Play
de Franck Parisot

critiqué par Stitch, le 25 février 2014
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Moteur, action, frisson !
Un malade rôde dans les rues de New York afin de violer des femmes tout en leur arrachant les seins et un vieux monsieur est porté disparu. Voilà le quotidien de Lawson, Bridge, Morgans et Alves, de la criminelle. La routine quoi. Seulement, quand le vieux monsieur est retrouvé assassiné sur une patinoire, le corps mutilé et piétiné d'une façon horrible, accompagné d'une clé USB renfermant un film des plus étranges, et que notre malade disparait mystérieusement dans la nature, la routine se trouve bien chamboulée. Suit alors une série d'enlèvements et de meurtres qui défient la raison, à chaque fois accompagnés d'un film. La signature de celui qui sera surnommé le cyclope. Et l'enquête prend une tournure terrifiante lorsque les policiers comprennent que le cyclope a infiltré leur propre vie, dans leur quotidien le plus intime... Qui est-il ? Que veut-il ? Et comment peut-on arrêter quelqu'un qui sait tout de vous, qui vous observe constamment, tout en restant invisible ?

Un roman magistral ! Un pur produit de la littérature policière qui saura séduire les adeptes du genre, et une formidable invitation au thriller pour les curieux.

L'intrigue est captivante et très facile à suivre. Les rebondissements ne manquent pas. L'auteur sait prendre le temps de faire progresser son histoire au fil des pages tout en tenant le lecteur en haleine.

/! âmes sensibles s'abstenir, les scènes de torture servent de fil rouge au récit, et ne manquent pas de détails violents et macabres...

Les personnages sont complets, possédant chacun leur historique et leur caractère, ce qui ne fait qu'accroître notre implication de lecteur durant l'histoire.

Un parfait exemple de maitrise du genre.

Bonne lecture !
Ça saigne ! 7 étoiles

Que possède de plus ce thriller ? Qu’apporte-t-il à un genre déjà « occupé » par des auteurs connus et reconnus ?
Il faut bien l’avouer, pas grand-chose…

Que l’auteur choisisse New York comme décor, libre à lui, même si concernant un écrivain français, je n’en vois pas l’intérêt. Paris, c’est bien aussi, non ?
Bref, passons…

Reconnaissons au romancier l’art du rebondissement, qu’il maitrise plutôt bien, tout comme le suspense qui ne dévoile les tenants et les aboutissants de cette histoire que dans les ultimes pages.

Quant aux personnages, rien de neuf, il nous présente une équipe de trois flics aux parcours de vie totalement différents, soutenus par un capitaine fort en gueule mais d’une belle droiture. Aucun n’est plus attachant que l’autre, leurs charismes n’étant pas l’objet central de l’œuvre qui par ailleurs met en scène un tordu de première, un illuminé dont il ne faut pas chercher à suivre le raisonnement tant il est improbable et absolument lunaire. On se doute qu’il a pété un câble lors d’un évènement dramatique, mais de là à proposer de telles justifications, c’est bien barré quand même !

Et que dire des mises en scène des meurtres ! À croire que l’auteur est aussi ravagé que son psychopathe. Aucun détail ne nous est épargné, c’est gore à souhait, ceux qui aiment le steak vont être servis. C’est qu’il en a sous la pédale le gaillard !

Bon, finalement ça se lit bien même si ce n’est pas l’œuvre du siècle, et après tout ce n’est que son premier roman. Auteur à suivre.

Ayor - - 52 ans - 13 juin 2017


Pour les amateurs de thrillers 8 étoiles

On le sait, les auteurs français de thrillers s'en sortent généralement avec les honneurs, et n'ont, pour certains d'entre eux (Grangé, Vargas, Thilliez, Chattam, le duo Giacometti/Ravenne), plus grand chose à envier à leurs homologues américains (Harlan Coben, Elizabeth George...) ou britanniques (Steve Mosby, Mo Hayder). Des auteurs comme Bernard Minier, notamment, apportent un vrai renouveau.
Tous n'ont pas le talent de Grangé, Vargas ou Thilliez, mais tous offrent de sacré bons moments de lecture. Franck Parisot, par exemple. "Play" est son premier roman, et avec la bagatelle de 565 pages en première édition, c'est déjà un petit morceau de viande à se taper. Mais on s'en contrecogne, car bien que long, le résultat est des plus convaincants (malgré quelques poncifs, notamment dans les relations 'tendues' entre les officiers héros de l'histoire et leur chef, surnommé Smarties, et qui est vraiment du genre acariâtre, les dialogues sont très convenus dans le registre de l'engueulade perpétuelle).
L'histoire est assez tordue, qui plus est, et va plus loin que l'on ne l'imaginerait au début. Un serial killer que la police de New York surnomme le Cyclope (car il apparaît, dans les vidéos qu'il fait de ses crimes, avec un masque étrange surmonté d'une caméra, comme un oeil unique), tue, apparemment au hasard, et de manière exponentielle (une personne, puis deux, puis trois...), et d'une manière, surtout, abominable et variée, faisant longuement souffrir ses victimes avant qu'elles ne succombent. La police, aidée par un journaliste free-lance ayant reçu des menaces de la part du tueur, sont sur les dents. A chaque meurtre, une clé USB est retrouvée sur les lieux, avec, dessus, le détail du meurtre accompli, et des indices sur le suivant...

Très bon thriller, sans temps morts, de très bons personnages, des séquences très noires et glauques, des descriptions assez sanglantes parfois. Un style qui fait mouche la plupart du temps, malgré les quelques défauts, surtout présents au début du roman (les deux premières scènes avec Smarties sont vraiment, pour les dialogues, proche de la série Z policière). On sent que c'est une première oeuvre, mais c'est quand même du très très bon boulot. On sent, surtout, que si Parisot continue (et pourquoi ne continuerait-il pas ?), ça ne pourra qu'être de mieux en mieux ; après tout, "Le 5ème Règne", le premier roman de Maxime Chattam (qu'il avait publié sous un autre nom à la base avant de le republier sous le sien), souffrait des mêmes poncifs, dans les dialogues, parfois un peu lourdauds.

Bref, je conseille ce thriller à tous les amateurs du genre.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 12 juillet 2015