Le carnaval des dragons
de Max Ducos

critiqué par JulesRomans, le 1 mars 2014
(Nantes - 66 ans)


La note: étoiles
Si le drac est languedocien, le DRAC n’est pas béotien et les élèves dracénois sont fans des 101 dalmatiens
L’exposition de 2010-2011 au Musée de Chartres débutait par le drac languedocien de Beaucaire, un “cousin” de la Tarasque provençale qui sévit en face, sur l’autre côté du Rhône. Un mur était consacré à des blasons de villes qui ont choisi de faire figurer le dragon sur leurs armes, parmi celles-ci une autre cité provençale Draguignan ainsi que Pérouges et Bourg-en-Bresse dans l’Ain. Cet armorial rappelle que le dragon a sa place dans nombre de légendes attachées à nos régions.

Max Ducros a choisi de situer l’action du "Carnaval des dragons" justement dans la cité également provençale de Draguignan, à laquelle est rattachée une étymologie légendaire qui renvoie au Dragon.

Les élèves d’une classe primaire de cette ville construisent pour le Carnaval des dragons leur propre animal extraordinaire. Voilà l’occasion de découvrir des dragons (construits par des artistes) à qui ils arrivent divers malheurs : celui gonflable s’envole, celui escorté par des serveurs chinois s’enflamme du fait d’un pétard lancé par un de ces Asiatiques, un est le fruit de manipulations génétiques d’une poule et ayant la taille il ne fait pas peur, celui des Norvégiens fond sous le soleil du Midi, celui des Africains se révèle un éléphant perdant un à un chacun de ses déguisements, celui des Japonais est victime d’une panne technologique. Bref c’est la production hors concours des élèves qui remporte le prix et trouvera sa place au musée municipal.

Les illustrations, qu’elles concernent les dragons ou le décor, sont très soignées. Elles sont l’occasion de découvrir des rues assez typique d’une cité provençale ayant gardé un quartier de caractère comme ici Draguignan (mais aussi Salon ou Arles dans les Bouches-du-Rhône voisines). On pourra inviter les enfants à imaginer un dragon qui aurait été conçu par des Américains, Brésiliens ou Mexicains puisque aucun représentant de ce continent n’est parvenu à Draguignan dans ce récit.

En prolongement nous recommandons personnellement, pour le jeune public les lectures dans le domaine documentaire, les lectures de "Dragons : mythes et légendes" de Ragache et Philipps, des "Dessous du dragon" d’Absalon, "Monstres et dragons" chez Larousse, des "Dragons et serpents " édité par Time-Life.

En matière de fiction "Prince dragon" d’Olivier Charpentier et Frédéric Kessler (critiqué sur ce site) permet de poser dans l’univers des dragons, la question des attentes parentales vis-à-vis des enfants. "Dragons mode d'emploi" d’ Alice Brière-Haquet et Mélanie Allag (critiqué sur ce site) est un excellent support pour lutter contre les peurs enfantines. "Le gentil monstre" de Liang Xiong (avec une présentation sur CL) permet de comprendre les origines légendaires du dragon chinois du nouvel an représenté au milieu de l’album "Le carnaval des dragons".