Nous n'irons plus à Cesson
de Norbert Maudet

critiqué par LEMU, le 12 février 2014
( - 63 ans)


La note:  étoiles
Une belle découverte....
« Nous n’irons plus à Cesson » le dernier ouvrage de Norbert MAUDET aux Editions GOATER nous livre une très belle peinture, une fresque des années qui précèdent et durant la seconde guerre mondiale où deux sœurs traversent cette époque que l’auteur aura su dépeindre.
« La France chantait à l’aube de 1939 » nous dit l’auteur, qui décrit tel un ethnographe cette vie – il rappelle les objets, le contexte, les ambiances de cette époque. Le passage de la vie rurale à celle citadine n’est pas sans nous rappeler quelques bonnes pages d’Ernest PEROCHON ou Georges DAVID.
Certes, c’est romancé, mais on perçoit que l’auteur s’appuie sur des documents d’époque. Cette chronique permet de vivre de l’intérieur le passage d’une vie insouciante, heureuse, promise à des lendemains rieurs aux affres de ce conflit mondial, et de leurs incidences sur les populations civiles - véritables victimes collatérales de cette occupation allemande, du renoncement d’un Etat Français basé à Vichy, de la bassesse d’une partie de la population qui ne voyait pas plus loin que le bout des bottes des occupants, préférant collaborer plutôt que combattre.
« Nos » deux sœurs vivront de plein fouet, dans leurs âmes et dans leurs chairs ce conflit sous les yeux presque impuissant de leur ainée.
Après un premier ouvrage, autobiographique « Journal d’un écolodidacte » toujours chez GOATER où Norbert MAUDET nous décrit sa vie, ses combats, ses engagements : ce second opus est beaucoup plus incarné, plus intimiste : il y a du Jean Loup TRASSARD dans la mécanique poétique, il y a du DABIT, voire du BOVE dans l’évocation de la désespérance, il y a surtout du Norbert MAUDET dans la réussite de ce livre.
« Nous n’irons plus à Cesson » est en quelque sorte une épitaphe à lire pour se remémorer cette période, à lire pour mieux la comprendre, à lire pour passer un très agréable moment.