Le protocole compassionnel
de Hervé Guibert

critiqué par Rotko, le 27 juillet 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
2070387313
A texte inégal, sentiments mêlés.
D’Hervé Guibert, je ne connais que "le protocole compassionnel" folio 2481. A mes yeux le début du livre est intéressant car il développe de façon convaincante - et émouvante, les symptômes du sida, avec ses rémissions et ses rechutes. Il montre aussi le regard des autres, parfois difficilement supportable.L'intérêt est documentaire, essentiellement, même si quelques passages soient bien enlevés comme le voyage en bus ou la première fibroscopie. La fin du roman, est susceptible de deux interprétations : ou l'écrivain lassé de tout, se livre aux espoirs chimériques des charlatans guérisseurs, ce qui montrerait un vrai désarroi mental et intellectuel, ou Guibert en rajoute dans l'invraisemblable et le pitoyable (dans tous les sens du terme). J'avoue que je suis partagé, surtout sur la fin du roman.
Quant à ce que Guibert laisse entrevoir de ses soucis de mode, dans les boutiques comme « complices" ou « comme des garçons », ces détails mesquins n’ont pour moi aucun intérêt.
« On ne tire pas sur une ambulance ? », soit ! on pardonnera donc à Guibert son ironie sur les autres : «… une figure que je n'avais encore jamais approchée : celle de l’écrivain méconnu » !! p 218, et ses certitudes sur lui-même : « j’avais fait un malheur en déclarant à « Apostrophes » que je n'écrivais plus, et que je n’écrirais sans doute plus. les gens m'exhortaient a écrire… ».p 204. On goûtera l'ingénuité de certaines réflexions p 208 [David] « moi je ne ferais pas confiance à un mauvais écrivain ». Requiescat…