Au nom de l'amitié
de Charlotte Polis

critiqué par Paia, le 31 janvier 2014
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Amitié, quand tu nous étreins
Deux amies. Oh les bonnes amies que voilà. Leur tendre âge mûr leur donne une généreuse liberté de temps, et elles en jouissent à deux. Parlent sans fin de tout ce qui traverse leurs pensées, les amuse, les stimule à la réflexion. L’amour se discute au passé, car elles sont veuves, non pas joyeuses dans le sens ironique, mais joyeuses parce qu’elles ont reconquis leur existence et au fond… c’est avec sagesse et une pointe d’exagération sans doute qu’elles conservent le souvenir d’époux non loin de l’idéal.

Délicieuse routine faite de confidences, de repas, sorties, et vacances prises à deux sous le soleil, rythmées par les repas, les heures de plage, la danse, les excursions, apéros et lecture. Confort rassurant de la compagnie aimée avec qui on partage tout.

Lulu et Germaine. Lulu qui veille sur ses atouts beautés, et Germaine qui accepte mieux la notion que le temps mettra sa marque quoi qu’il arrive. Différentes mais, elles le savent, il est bien des choses pour lesquelles tout le monde a raison sans être d’accord.

Et voici qu’entre en scène l’homme. Les hommes… Et, parce qu’on ne les attendait plus, ils bouleversent l’équilibre de cette longue amitié. Apportent bien des dilemmes : faut-il dire le fond de sa pensée à une amie très amoureuse alors qu’on décèle au lointain – pas si loin ! - la sonnette du danger ? Faut-il croire que son amie est vraiment bienveillante ou… mordue par la jalousie ?

Et ces deux dames vont voir leurs vacances « à deux » se terminer avec plus d’une mésaventure, bien malgré elles. Mésaventures qui vont les rejoindre jusque dans leur intimité, de retour chez elles, victimes d’une étrange manipulation…

Une véritable amitié peut-elle s’effriter contre des évènements qui la désorganisent, ou au contraire y trouvera-t-elle de quoi allumer le flambeau de la loyauté ?

Charlotte Polis nous dévoile, au fil des pages de ce livre, que le cœur d’une sexagénaire peut prendre feu comme celui d’une toute jeune femme. Que ses sens vont suivre le même chemin, avec une jeunesse que l’on semble sortir d’une armoire, qui sent le bouquet de fleurs et fait courir le sang sous la peau, comme l’eau d’une source secrète qu’il suffisait de retrouver. Et elle nous offre une belle amitié de femmes, qui s’amuse avec légèreté mais sait aussi, quand le temps est venu, trouver l’amour profond qui aidera sans compter dans la détresse et le besoin.