Fais péter les basses, Bruno !
de Baru

critiqué par Pucksimberg, le 30 janvier 2014
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Un bel hommage au cinéma français des années 60
Quand on lit cette bande dessinée, on ne peut s'empêcher de penser à Lino Ventura, Lautner, Blier, Audiard et plein d'autres encore qui ont inspiré Baru pour cette bande dessinée.

Il y est question du braquage d'un fourgon de la Brinks. Deux générations de banditisme se côtoient : un groupe de septuagénaires qui décide de renouer avec le "travail" pour un sacré coup, l'autre groupe repose sur des êtres issus du monde des cités. Ce petit monde issu d'un milieu populaire, parfois immigré, est la source d'inspiration de Baru qui donne naissance à des scènes amusantes, réalistes et sociales.

On sent la sympathie de l'auteur pour ces hommes et son engagement lorsqu'il est question de ce jeune noir qui se rend en France clandestinement pour devenir champion de football. On ne tombe pas dans le pathos, tout ceci reste enlevé et presque cinématographique. Les dialogues sont enlevés et drôles. Le plus grand plaisir du lecteur repose sur ces vieux bonshommes qui reprennent leurs activités illégales avec savoir-faire et nostalgie. Dans cette bande dessinée, rien ne brille et rien n'est beau. L'auteur évoque la pauvreté, les combines de certains marginaux, parle d'immigration et du rêve que l'on vend à certains ados sans mesurer la conséquence de telles paroles.

Les dessins sont toujours aussi expressifs et pleinement ancrés dans la ville. Ce monde des gangsters divertira et amusera sans doute le lecteur qui connaît ce cinéma des années 60.