Le sang des sirènes
de Thierry Serfaty

critiqué par Rotko, le 21 juillet 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
les aventures d'un antivirus
5* , 248 pages.

Etonnant début d'un roman policier : la victime meurt au premier chapitre, et ressuscite au second ! Un roman policier ferait donc référence à Andersen et à la "petite sirène", accordant au défunt une deuxième vie pour qu'il comprenne ce qui lui est arrivé dans la première : le rationnel se mélangerait au conte de fée ? on veut savoir et on poursuit la lecture :-)
L'enquête se déroule en stéréophonie par deux récits alternés :
D'abord le défunt-ressuscité : chercheur dans un laboratoire, il a presque terminé avec son équipe la découverte d'un antivirus qui stopperait l'évolution du sida, ce qui est certes un grand pas pour la médecine, mais surtout une affaire de gros sous pour le laboratoire. Malheureusement une firme commerciale, aux dents longues, a réussi à se procurer les premiers stades de la découverte ; elle voudrait mettre la main sur la phase finale, l'antivirus réalisé ! qui donc trahit le découvreur au profit de ces modernes marchands du temple ? :-) le narrateur revit les épisodes décisifs de ses derniers jours.
Deuxième récit, une journaliste enquête auprès de l'égérie du chercheur pour comprendre qui a pu l'assassiner, et confondre le ou la coupable.
On suit donc les deux pistes en parallèle, soupçonnant celui-ci, puis celle-là, dans l'habituelle valse-hésitation. "Cherchez la femme ! ", dit l'adage. "Oui, mais laquelle ?" répond le lecteur embarrassé (mdr). D'ailleurs qui parle de femmes ?
L'ennui est que si la 1ère piste se remonte plus vite que l'autre, l'auteur doit, par des interventions un peu lourdes, remettre les pendules à l'heure sur le deuxième canal.
Au final, l'utilisation du terrain informatique dans l'enquête policière m'a semblé originale (- encore que les mots disquette et CD soient interchangés !). Quant à la résolution de l'intrigue, et à la construction du récit, l'ensemble peut paraître laborieux, et le "jeune talent", dont parle l'éditeur, gagnerait sans doute à simplifier ses productions, sauf à donner le tournis à un lecteur en vacances...
Piratage et au-delà 6 étoiles

Etrange objet que ce “sang des sirènes”. Polar nouvelle technologie mêlée à la vie après la mort.
A la base, un chercheur en biologie est sur le point de mettre la dernière touche à un traitement antivirus du Sida. Sur le point de mettre la dernière touche mais également sur le point de se faire voler la découverte par un labo concurrent. Il est victime manifestement d’espionnage au sein même de son labo. Et voilà qu’il meurt, dans un accident tout ce qu’il y a de plus suspect.
Ca, c’est le départ. Donc exit le chercheur.
Exit ? Non. Car la Vie lui propose de rejouer ses derniers jours afin de pouvoir identifier ce qui s’est déroulé, qui a pu voler, voire qui a pu le tuer ! Une condition ; il ne devra pas interférer avec le cours de ce qu’il a déjà vécu. Comprendre mais pas agir.
Et donc on mène l’enquête avec lui, revivant les évènements dans la chronologie précédente, et forts de ce qu’on sait devoir arriver.
Parallèlement, une journaliste, à la mort de notre chercheur, vient interviewer sa veuve, afin de lever les doutes de crime le concernant. L’enquête est donc menée ante et post-mortem !
Là-dessus une pirouette ingénieuse à la fin et le tour est joué.
Du roman à suspense, dans la tradition des romans à suspense anglo-saxons, écrit honorablement.

Tistou - - 68 ans - 15 octobre 2007