Sigmaringen
de Pierre Assouline

critiqué par DE GOUGE, le 28 février 2014
(Nantes - 68 ans)


La note:  étoiles
Vichy-sur Danube !
Septembre 1944, le gouvernement pétainiste en déroute se réfugie dans un château allemand dont on expulse les légitimes propriétaires : les Hohenzollern.
A travers le regard d'un majordome allemand, appuyé dans le maintien d'un ordre séculaire, par une gouvernante française, plusieurs "tableaux" se juxtaposent :
- le monde de la domesticité qui fonctionne dans un ordre quasi-militaire.
- le gouvernement fantoche, recuit dans ses haines intestines, plein de rancoeurs, de bassesses et de mesquinerie, qui s'auréole d'une gloire agonisante et d'une utopie délirante.
- le bas-peuple dans le village en bas du château, où se côtoient dans la famine et le désespoir, Français et Allemands, les premiers en fuite, les seconds envahis .....
Etonnant récit, au vocabulaire choisi , où l'on croise Pétain, Déat, Laval, Céline.. et de parfaits inconnus, taupes, citoyens ordinaires, soldats et autres ...
Un ouvrage où la musique prend une place considérable, dans la vie du conteur, grand mélomane, mais aussi dans ses valeurs symboliques lors de cette période trouble.
Et puis, c'est la chute, la fuite et un monde qui ne sera jamais plus le même.
Pierre Assouline nous offre là un livre magnifique qui ne peut laisser indifférent !