Tapage nocturne
de Nicole Amram

critiqué par JulesRomans, le 20 janvier 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Ratage diurne fils de tapage nocturne
"Tapage nocturne" est un titre qui reste énigmatique, son choix (sans son plein sens) nous en est distillé dans la première page à la première page par :

« C’est pas marrant, à force de déménager. J’en ai marre de débarquer, n’importe où, en milieu d’année. Chaque fois, il fallait assurer. S’habituer à une autre maîtresse. Changer les livres et les cahiers, tout recommencer ».

Ultérieurement la raison de ces tapages nocturnes nous sera livrée, en fait le père boit et grâce à l’appui d’une association d’anciens alcooliques il va accepter d’être soigné et la mère du héros s’en sépare définitivement (page 50).

Le personnage principal a pour nom Antoine Roussel et il a perdu toute convivialité à l’égard de l’ensemble des personnes qu’il côtoie, rappelons à ce propos l’idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus. Antoine Roussel est le narrateur et il montre combien il est prêt à lever le poing dès qu’il croit discerner un regard de travers ou reçoit une réflexion blessante. Il est plutôt costaud et en CM 2, aussi sur la cour de récréation et à la cantine, il est cause de pas mal d’échauffourées. Comme sa famille ne roule pas sur l’or, sa tenue vestimentaires et sa non-possession possible de gadgets ou objets attractifs pour les enfants de son âge, entraîne d’autres conflits.

Le passage par la case rééducation (dans le cadre des réseaux d’aides implantés dans les écoles primaires) lui sera très bénéfique. On assiste d’ailleurs à une très bonne vulgarisation d’un type de travail mené par un rééducateur, à ce titre l’ouvrage mérite d’être signalé. Un auteur de fiction, peu informé des réalités de l’école d’aujourd’hui, aurait amené l’enfant vers le psychologue scolaire.

Voici Antoine intégré dans un groupe où il côtoie Noélie quasiment mutique et un jeune Congolais du Zaïre qui souffre de réactions de racisme à son égard. Petit à petit Antoine retrouve un équilibre et se construit un univers affectif radicalement différent du précédent.

Voici un très court roman qui, en couvrant une période allant de février à juin, se centre sur le mal-être d’un jeune et les capacités existantes à l’école pour y mettre fin. Rappelons à ce propos que le nombre de poste mis à disposition pour les RASED (réseaux d’aide) a dramatiquement diminué sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et que les ministres de l'éducation nationale de ce dernier avait posé de nombreux jalons pour permettre la disparition de cette structure.