Agence Hardy, tome 2 : La trace pâle
de Pierre Christin (Scénario), Annie Goetzinger (Dessin)

critiqué par Shelton, le 12 janvier 2014
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une suite à la hauteur...
Je ne reprendrai pas ici tout ce que j’ai déjà dit sur la série L’agence Hardy, sur le scénariste Pierre Christin et la dessinatrice Annie Goetzinger, sur les personnages, sur l’époque, sur Paris… Je vais essayer de me limiter à deux ou trois éléments qui permettent de bien comprendre l’évolution de la série et sa qualité indiscutable qui ne fait que se confirmer au fur et à mesure des planches, des histoires, des albums…

Le premier point à mettre en valeur ou évidence est le fait que notre chère Edith Hardy, détective privée, normalement cantonnée à des affaires secondaires ou mineures, est de plus en plus au centre d’une affaire internationale et d’espionnage. Les services américains, français et russes s’intéressent à elle et elle va même être obligée d’être en contact professionnel avec certains… C’est la confirmation que cette série n’est pas « simplement » policière, elle aussi une série d’espionnage, ce que la période, les années cinquante, conditionne bien évidemment…

Le second coup de projecteur est pour moi le fait que les auteurs – est-ce une idée du scénariste ou de la dessinatrice ? – se permettent un peu d’humour là où on ne l’attend pas spécialement. En effet, alors que nous sommes au cœur des tensions, un journaliste apparait… Il est comme une sorte de Tintin un peu plus âgé, il est passionné de golf, complètement marqué par la propagande soviétique – clin d’œil quand on se souvient de Tintin chez les Soviets – et il est habillé, bien sûr, comme Tintin… Qu’on soit tombé sous le charme de Tintin ou pas, force est reconnaitre qu’il a marqué durablement la bande dessinée et ce n’est pas étonnant de voir ce type de citation que je prends avant tout pour un hommage à Hergé mais hommage distant et raisonné…

Pour le reste, toujours autant de qualité dans la narration graphique qui s’améliore indéniablement avec une dessinatrice qui maitrise de mieux en mieux ses personnages… Quant à l’histoire, elle se prolonge et on attend avec impatience le troisième volet de cette première enquête pour savoir si Edith va réussir à imposer son agence, si Marinette va retrouver son amoureux et si Victor va convaincre sa chef d’agence qu’il est, lui-aussi, un privé capable d’enquêter avec succès… A suivre, quoi !