Train de nuit
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 8 janvier 2014
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Rocambolesque
Le matelot Jean Monnet, de retour de permission, regagne le port de Marseille par le train. Là, il fait la rencontre d’une jeune et belle dame qui lui confie un portefeuille contenant plusieurs billets de dix mille francs. Il est chargé d’aller porter « le colis « au 17, rue Saint-Hippolyte à Marseille. Arrivé à cette adresse, Jean retrouve la mystérieuse femme, Rita. Cependant, le cadavre d’un homme est retrouvé sur le ballast où est passé le train de nuit et notre matelot est vite accusé de ce crime. S’ensuivent des aventures et des poursuites rocambolesques avec des personnages comme le Balafré, la mère de Jean, Marthe, la fiancée de Monnet, …

Un des premiers romans où apparaît, tout à la fin, le commissaire Maigret. Cette aventure est signée Georges Sim. On reconnait déjà la patte de Simenon : description des personnages et de l’action en des termes simples mais d’une précision remarquable : tout est dit en quelques mots. L’histoire peut être qualifiée de mélodramatique mais elle se lit avec une délectation certaine ; et puis elle est émouvante à souhait …


Extraits :

- Par moments, oui, il sentait qu’il était capable de n’importe quoi plutôt que de renoncer à elle. Puis, à d’autres moments, il avait l’impression qu’il la haïssait, qu’elle était le mauvais génie de sa vie.

- Mais il y en avait d’autres, au pays de Toulon, qui avaient cent fois plus de succès que lui près des femmes. Plus d’assurance surtout !

- Elles n’avaient pas envie de sourire de ces grands enfants que sont les hommes malades. Une femme souffrante se soigne, trotte jusqu’à la dernière minute et préfère écarter toute aide. Un homme, lui, à peine atteint par un bobo quelconque geint et aspire à des gâteries.
D’Yport au Vieux-Port … 7 étoiles

Il y a eut en 1928 (Le train bleu) puis en 1934 (Le crime de l’orient express) mais, entre les deux un (Train de nuit) vit le jour en 1930. S’Il va de soi, que si les deux premiers font un effet de manches. Le troisième lui est carrément franchouillard puisqu’il se déroule entre Fécamp et Marseille.
Dans cette histoire, Simenon conte l’histoire d’un jeune marin (Jean) qui voit son existence dérailler, à cause d’une certaine Rita, dont il pense avoir auprès d’elle un ticket…dans un des compartiments de deuxième classe de ce rapide.
Comme l’annonce la couverture de ce volume. (Maigret entre en scène). C’est nous dire, qu’ici il n’occupe qu’un rôle éphémère dans cette aventure, dominée par ce jeune couple, quelque peu paumé.
Je me range naturellement à l’avis précédent sur le rocambolesque de cette histoire qui devait correspondre pour sûr, à l’époque, mais aussi en saisissant mieux, se qui sépare l’évolution d’écriture entre ce bon roman de 1930 à ceux qui suivront dans les années 50 et en appréciant encore davantage, cet excellent Liégeois.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 21 février 2015