Sulak
de Philippe Jaenada

critiqué par Ronanvousaime, le 31 décembre 2013
( - 49 ans)


La note:  étoiles
grande bio d'un drôle de ganster
Ce livre ne fait pas l'apologie du hold-up. Ce livre raconte l'existence complexe et foisonnante d'un type qui aurait pu être flic, ou rester soldat, ou devenir boulanger. Peut-être pas boulanger, en fait.
Ce livre montre très bien qu'un destin ne tient à rien. Et il dresse le portrait d'un gangster non violent, sympathique, qui va perdre au grand jeu auquel il accepte de jouer.
C'est très bien écrit, bien foutu, c'est drôle d'un humour bizarre, qui ne plaira pas à tout le monde : l'auteur fait une sorte de mini autobiographie parallèle à l'histoire de Sulak, c'est tordu, c'est charmant.

A lire !!!
Gentleman voyou 7 étoiles

Philippe Jaenada se propose de nous présenter une biographie de Bruno Sulak le braqueur. Remontant à ses origines polonaises, il nous fait découvrir ce personnage avec un grand P. Car oui Sulak (peu de gens s’en souviennent) a été un personnage à part entière dans le paysage des malfrats des années 80. Sous la plume de l’auteur, il devient même une sorte de gentleman braqueur dont on se fait une belle idée. Il est ambitieux, galant, excentrique et insolant. Malgré ses multiples méfaits, il nous apparaît comme un homme poli plein de principes et presque sympathique. On suit donc avec délectation sa vie mouvementée, ses aventures à répétition et sa fin mystérieuse.
L’écriture de Jaenada est agréable et j’ai particulièrement apprécié l’humour avec laquelle il intervient dans l’histoire pour placer des petites parenthèses personnelles. Elles sont peu fréquentes et n’handicapent pas le récit mais permettent des petits clins d’œil et des sourires bien venus.
En conclusion, j’ai beaucoup aimé le style pétillant de Philippe Jaenada et l’histoire improbable de ce gangster haut en couleurs. Le roman est parfois répétitif dans la description des nombreux délits perpétrés, mais notre Bruno Sulak national méritait bien ça, pour rétablir une vérité sur ce destin hors du commun.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 3 décembre 2014


Sulak semblable au butin de "ses" bijouteries 10 étoiles

Quand je quitte un grand personnage, et je n'en ai jamais fréquenté qu'en littérature, ce n'est pas la solitude qui m'envahit. Non, c'est plutôt un sentiment de manquer à sa mémoire, de l'abandonner alors qu'il m'accompagnait si fidèlement ... et Bruno Sulak fut un grand personnage. J'ai pleuré quand il est mort, comme j'ai versé une larme aux dernières pages d'une biographie de Colette lue voici quelques années.

Je viens de refermer le livre de Philippe Jaenada et ... merci beaucoup Philippe, d'avoir rafraîchi quelques mémoires, dont la mienne, parce que je me souviens très bien avoir appris le décès de ce génie multifacettes ... à la radio, à l'époque. Je dirais presque que je sais encore où je me trouvais et ce que je faisais ce jour-là.
N'en déduisons pas que les voleurs me fascinent : celui-ci est hors champs, il dépasse du cadre, il devait avoir un raffinement naturel dont il n'était peut-être pas lui-même conscient.

Alors : assassinat, chute malencontreuse, suicide? Je ne me prononce pas pour ne heurter personne, mais le monde dans lequel nous sommes forcés de vivre n'était certainement pas fait pour un diamant de son gabarit.

Anthe - - - ans - 21 mars 2014