Les grandes plaidoiries des ténors du barreau : Quand les mots peuvent tout changer
de Matthieu Aron

critiqué par Cafeaulait, le 14 décembre 2013
( - 42 ans)


La note:  étoiles
Les grandes plaidoiries de Matthieu Aron
les paroles s'envolent mais les écrits restent, un adage que ce livre met à mal de la plus belle des manières.

Cet ouvrage rassemble quelques grandes plaidoiries, trop peu bien entendu. Chacune est replacée dans son contexte pour qu’on puisse la saisir telle qu’elle fut imaginée, plaidée et vécue par les jurés. Ce si précieux auditoire qu’il faut amener à soi.

Quand les mots peuvent tout changer,
Le procès Barbie nous offre les "débuts" d’un avocat nommé Gilbert Collard. Fougueux, forcement moins à droite, moins politisé, moins médiatique et découvrant avec habileté comment utiliser les médias et tenir un auditoire. Il y a si longtemps déjà, il est désormais bien loin de cet homme.
Bien sûr la plaidoirie de Robert Badinter sur la peine de mort. Et cela n’enlève rien aux autres, même si elles sont un peu raccourcies n’en doutons pas, elles ont toujours un goût plus oral malgré la retranscription. Ce cachet lui donne plus de hargne.
« Les grandes plaidoiries » nous donnent ainsi l’effet d’être une grande plaidoirie au service de l’avocature.

Les plaidoiries sont un peu lisses ?
On survole les affaires résumées, on lit une plaidoirie raccourcie, un jugement « à l’arrache » et tout est le résultat de la plaidoirie ?! C’est plus complexe le travail est plus profond, plus subtil, plus procédurier aussi par moment. J’aurais simplement préféré qu’il explique en préambule l’intérêt et la place que joue cet art oratoire pour emporter l’adhésion des jurés. Et non pas l’impression faussée que la plaidoirie l’emporte sur tout.

Détail, si l’on lit les plaidoiries dans l’ordre chronologique que ressort-il ? Une plus grande judiciarisation de la plaidoirie. Jusqu’à la mort de la plaidoirie… Nous verrons bien.
Et si de manière anti chronologique ? Une plus grande liberté de ton.

Cafeaulait.