A la merci d'un courant violent, Tome 3 : La fin de l'exil
de Henry Roth

critiqué par Poet75, le 13 décembre 2013
(Paris - 68 ans)


La note:  étoiles
Baudelairien?
Suite des aventures d'Ira Stigman, le héros (si l'on peut dire) imaginé par Henry Roth et qui est manifestement son alter ego. En y réfléchissant, je me suis dit qu'il y avait quelque chose de baudelairien dans cette suite de romans, en ce sens que Roth nous décrit amplement les turpitudes de son personnage, mais sans jamais les faire passer pour autre chose que ce qu'elles sont. Quand Baudelaire chante "les fleurs du mal", il ne cherche nullement à faire passer le mal pour le bien! Au contraire, Baudelaire aspire à autre chose, à s'élever, mais dans le même temps il admet qu'il en est incapable. Le héros de Roth, lui aussi, voudrait mener une vie meilleure, mais il n'y parvient pas et revient toujours à ses démons. Chez Baudelaire comme chez Roth, il est question de l'homme sans la grâce ou privé de grâce ou ayant perdu la grâce. Thème qu'on retrouve très fortement, de nos jours, au cinéma, dans les deux derniers films de Terrence Malick. Sauf que, chez ce dernier, il y a une dimension quasiment mystique qui est moins présente chez Baudelaire et presque totalement absente dans les récits d'Henry Roth.