Le littéralecteur : Au fil des jours
de Gérard Tournadre

critiqué par Cyclo, le 12 décembre 2013
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
Chroniques d'un lecteur
L'auteur fait défiler son journal des années 2011 et 2012. Peu de faits politiques et sociaux, non, c'est un journal essentiellement littéraire où l'auteur nous fait part de ses lectures. Il est visiblement féru de Marcel Proust, de Paul Valéry, de la mythologie grecque (long développement sur Artémis) et sumérienne (Gilgamesh), d'Apollinaire aussi. Ici et là, il rend hommage aux écrivains de la terre, Giono, Ramuz, et fait un bel éloge funèbre de l'écrivain-paysan gersois (peu connu, mais formidable) Marius Noguès, mort en juin 2012. Rousseau aussi apparaît, ainsi que Montaigne (son favori), Chateaubriand, Nabokov ou André Gide. Il n'a pas de mots trop durs pour le Goncourt en 2011 de Michel Houellebecq, "La carte et le territoire" (forcément, quand on sort de Proust !), alors qu'il est enchanté par le dernier roman d'Henry Bauchau, "Boulevard périphérique". Il parle aussi de théâtre (Brecht, le théâtre antique), de conférences (notamment celle faite par Odile Bordaz sur le vrai D'Artagnan, où elle rend hommage à Alexandre Dumas), sans oublier l'air du temps, ainsi pour le 24 décembre 2012, il donne un poème, dont la dernière strophe est : "Tout à l'heure à minuit sonné / Un grand chant a été entonné / Pour celui qui a faim / La mangeaille demain ?" Car Gérard Tournadre est poète aussi ("Fragrances de désespéramour, précédé de Pourquoi demain !" paru chez le même éditeur, 2013), où il traite sur un ton élégiaque du temps qui fuit, des amours désespérées et du vieillissement.
Grand lecteur moi-même, j'ai dévoré "Le littéralecteur".