La colline des contrebandiers
de Annie Bruel

critiqué par Gilou, le 19 juin 2003
(Belgique - 76 ans)


La note:  étoiles
L'instinct de survie
Valentin est un enfant trouvé et placé chez un couple de paysans, Jean et Marie. Ils ont déjà Petit Louis qui est un garçon difficile et sauvage.
Un matin Soeur Marie-Madeleine leur amène Clémentine. À partir de ce jour, Valentin et Clémentine ne se quitteront plus.
Valentin subit les violences, les méchancetés et les affronts de Petit Louis, jaloux de lui, de son savoir et de son intelligence (il va à l’école du village).
Marie, une très bonne femme, est la seule à prodiguer de l'amour et des caresses aux deux petits. Clémentine est toujours dans ses jupes et grandit tout en l’imitant dans ses gestes de tous les jours. Au décès de la Maman, ils se sentent perdus, à la merci du Père et de Petit Louis et s’enfuient dans la colline des contrebandiers, lieu plein de mystères découverts par Valentin au cours de ses promenades solitaires dans la nature. A partir de là le récit est comme un conte, irréaliste, à la " Robinson Crusoé ".
Valentin et Clémentine sont aidés par Daniel, un berger et indirectement par l’instituteur M. Peyrel. Il faut lire cette partie de leur aventure jusqu’au dénouement avec des yeux d’enfants, comme si on y était. Il me paraît assez difficile pour deux gamins de vivre de cette façon, à cette époque troublée d'avant-guerre (entre 1934 et 1939) dans le dénuement le plus total. Valentin veut protéger sa " soeur ", mais veut aussi réaliser son rêve de voyager et de partir un jour " ailleurs ".
Ce livre se lit facilement, et comme les enfants quand on leur raconte une histoire, on a envie aussi de connaître la fin.
C’est le premier roman d'Annie Bruel. " Le Mas des Oliviers " et " les Géants de pierre " (critiqué sur ce site) sont un rien plus réalistes. Elle nous dépeint toutefois son pays avec les yeux du coeur.
Juste une chose qui me trouble, l'image de couverture représente deux enfants et ressemble étrangement à l’image du roman " Comme un feu secret " de Belva Plain chez Belfond (critiqué aussi sur le site).