Vert : Histoire d'une couleur
de Michel Pastoureau

critiqué par Veneziano, le 1 mars 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une couleur ambivalente
Le vert a longtemps peu existé dans l'inconscient, avant d'être déconsidéré, pour ne connaître qu'un partiel retour en grâce qu'à l'époque contemporaine. C'est ce qui émane de cet historique socio-culturel inscrit dans une série consacrée à chaque grande couleur. Les Grecs n'avaient pas vraiment de mot pour le désigner, et il a fallu attendre le latin pour dénommer le vert. Le Moyen Age en a conservé une mauvaise image : il est lié aux créatures maléfiques de la nature, réelles ou fictives, comme les grenouilles, crapauds, dragons et crocodiles. De plus, il est réservé aux roturiers, et il est mal vu pour les nobles de s'en vêtir. Le rapprochement avec l'islam n'aide pas à se l'approprier en Occident.
De plus, techniquement, il se fixe mal et se retrouve peu présent dans la peinture. Les produits pour le maintenir sur les textiles s'avèrent toxiques, et parfois fatals aux comédiens qui doivent sur scène porter des couleurs vives, d'où sa mauvaise réputation dans ce milieu.
Il faut attendre la Révolution pour constater une montée en considération et l'époque contemporaine avec la montée des considérations écologistes et de l'agriculture biologique pour que cette couleur connaisse un regain d'intérêt.

Tout en s'attardant sur les périodes anciennes, ce qui présente l'avantage de prendre connaissance ou de se souvenir des clichés, présupposés inconscients liés au vert, ce petit livre est traité de manière exhaustive d'un ton enjoué et d'un style dynamique qui conserve une lecture alerte. Il est intéressant.