Mercredi soir au Bout du monde
de Hélène Rioux

critiqué par Libris québécis, le 27 novembre 2013
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Tous les chemins mènent à Rome
Quand un romancier atteint la soixantaine, il sent le désir de condenser ce qu’il a retenu de l’existence. Hélène Rioux, traductrice et romancière, a suivi la mouvance avec succès.

À partir du Bout du monde, un boui-boui où s’assemblent, le mercredi soir, des joueurs de cinq cents (jeu de cartes qui ressemble au whist), s’amorce un long voyage qui conduit dans différentes régions du globe. Ce roman polyphonique laisse croire qu’il s’agit de nouvelles, mais il s’avère qu’il s’agit de l’avers et du revers d’une médaille, identifiant un village planétaire commun. Peu importe les intérêts des protagonistes, chacun mène, sous tous azimuts, une vie de canard aux ailes plombées. L’auteure renvoie l’aventure humaine à un miroir brisé qui reflète une identité de jumeaux à cause des liens nous attachant aux mêmes intérêts, aux mêmes événements, aux mêmes déconvenues. Tout est inclusif pour bien indiquer que la traversée de la vie se fait sur un seul bateau et aboutit au même quai.

Avec ce premier fragment de notre monde, Hélène Rioux inaugure sa trilogie de manière magistrale. Bref, tous les morceaux du puzzle s’ajustent en douceur pour laisser voir une cartographie de tous ces chemins qui mènent à Rome.