A la merci d'un courant violent, Tome 2: Un rocher sur l'Hudson
de Henry Roth

critiqué par Poet75, le 27 novembre 2013
(Paris - 68 ans)


La note:  étoiles
Fascinant et dérangeant
En commentant le premier volume du cycle romanesque d'Henry Roth, j'avais parlé de tétralogie. Mais j'ai découvert récemment qu'un cinquième volume venait de paraître; il s'agirait donc plutôt, à ce jour, d'une pentalogie! Quoi qu'il en soit, ce deuxième tome est encore bien plus impressionnant et bien plus dérangeant que le premier. Car il s'agit manifestement d'une autobiographie et les faits rapportés ici sont ahurissants. Peut-être pas les faits en eux-mêmes (car des faits semblables à ceux qui sont ici confessés ont dû se produire plus d'une fois et peut-être plus souvent qu'on ne l'imagine depuis qu'il y a des hommes sur cette terre), mais l'audace d'en rendre compte. Henry Roth n'y va pas de main morte, il ne dissimule rien de ses propres turpitudes et, du coup, son livre produit à la fois de la gêne et de l'admiration. Admiration, je le répète, non pour les faits ici rapportés, mais pour l'étonnante franchise de l'auteur. Tous ceux qui ont rédigé leur autobiographie ou leurs confessions (Rousseau, Chateaubriand, etc.) font bien pâle figure à côté de Roth (non pas bien sûr sur le plan du style, mais sur celui de l'honnêteté, de la non dissimulation, du refus des masques). J'en reste pantois...