La becquée
de René Boylesve

critiqué par JulesRomans, le 21 novembre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Très entourée, très en Touraine
René Boylesve est un marqueur identitaire pour la ville de La Haye-Descartes au même titre que le philosophe et que René de Buxeuil compositeur de musique. À défaut d’être la ville du Roi René, ce village tourangeau se dit être la cité des trois René.

Durant les Trente Glorieuses, l’édition fidèle que fit Calman-Lévy dans la collection pourpre de "La Becquée" et une autre assez illustrée par Adolphe Gumery firent le bonheur des élèves de collège. Paru en 1901, le roman "La Becquée" a connu de régulières rééditions.

L’ouvrage débute alors que l’on apprend l’arrivée à Tours des Prussiens, on est donc quasiment à la Noël 1870. Le personnage principal est la tante du narrateur ; ce dernier, orphelin de mère, vit dans un village d’Indre-et-Loire chez elle. Le récit va se terminer avec le décès de cette dernière plusieurs mois plus tard, entre temps on aura fait connaissance de sa famille et vu les liens complexes qu’elle entretient avec des villageois pour qui elle est une riche propriétaire (l’ouverture de son testament est d’ailleurs un moment acide) et la religion.

« On était presque plus à l'aise quand la douleur physique faisait crier Félicie. Alors, elle jetait les cartes et allait se tordre sur le canapé. On avait descendu le paravent, malgré l'été; elle dissimulait sa torture derrière les images grotesques et se piquait à la morphine ». (page 175)

Né à Richelieu et ayant vécu à Mirebeau, Georges David a arpenté un territoire très voisin quoiqu’à dimension majoritairement poitevine et il est d’une douzaine d’années son cadet. Une réédition d’un de ses ouvrages serait souhaitable, espérons que ses descendants faciliteront ce projet.