Mordred
de Justine Niogret

critiqué par Vince92, le 21 octobre 2014
(Zürich - 46 ans)


La note:  étoiles
Superbe langue
Allongé sur son lit de douleur, Mordred pense, il rêve aussi beaucoup, à son enfance, à sa début de chevalier, à son épreuve initiatique contre l'Aspic...

Servie par un vrai talent littéraire, cette histoire de Mordred, chevalier nöfaste dans la légende arthurienne est captivante. Nous sommes ici loin des canons de la fantasy, Mordred est réduit physiquement, s'il y a eu exploits guerriers, ils remontent à longtemps, ils ne sont qu'un lointain souvenir, n'ont-ils d'ailleurs pas été rêvés.
Roman psychologique, le dernier roman en date de Justine Niogret explore les pensées, les doutes et les peurs de Mordred fils incestueux d'Arthur, le dégoût que lui inspire Polîk, son double dénué d'aristocratie, l'amour qu'il éprouve pour ce même Arthur, son oncle dont il soupçonne la terrible histoire.

Le lecteur peut apprécier tout au long de ce récit la virtuosité du récit. J.Niogret parvient à distiller une ambiance très particulière au travers des mots qu'elle utilise, une syntaxe et une langue propre à transporter le lecteur dans son univers très spécifique. C'était déjà le cas dans Chien du Heaume, mais ici l'écrivain franchit une étape supplémentaire qui fait de ce roman une pièce unique de la Fantasy française contemporaine et hisse son auteur parmi les maîtres du genre, qui se calque trop souvent sur des poncifs éculés.