Les chevaliers en pyjama
de Gwenaëlle Alrique, Joana Dhombres (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 16 novembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
De bon matin, j'ai rencontré le traintrain de trois petits chevaliers qui partaient à l'école
"Les chevaliers en pyjama" de Gwenaëlle Alrique est un album qui pose le problème du réveil matinal lorsque c’est jour d’école. Il s’agit d’une histoire humoristique qui permettra aux enfants et parents de réfléchir ensemble afin que ce moment-là se termine moins souvent dans les cris et les larmes. Nul doute que les professeurs des écoles qui voient un petit nombre d’enfants, toujours les mêmes, ne pas arriver à l'heure assez souvent, apprécieront également ce support pour poser la question du retard en classe et de ses conséquences.

On suit pas à pas tout ce qui vient ralentir la bonne marche de trois garçons vers la porte de la maison, en ayant fait correctement tout ce qu’il faut avant. Au passage, on apprend une devinette et sa solution autour d’une pomme de terre qui se fait écraser en traversant la route. Leur imaginaire, autour des chevaliers chasseurs de dragon, vient perturber aussi le bon déroulement des opérations et il explique le titre du livre ainsi que l’illustration de la couverture qui y renvoie.

Si ce livre est un album, pour mieux faire passer l’agitation, sont également présentes des bulles employées dans la BD. Justement la mère en produit deux ou trois sans être elle-même dessinée si ce n’est de manière imagée et ambiguë, puisqu’elle prend à la fin la forme du dragon qui sert de jouet à un des enfants. Le dessin d’un autre être monstrueux un peu différent aurait été préférable car il n’aurait pas perturbé l’expression symbolique très parlante. On note que la mère est la narratrice possible, l’autre éventualité serait d’avoir un narrateur externe ; on peut amener les enfants à réfléchir sur ce point.

Des pages au décor fouillé, pour mieux faire passer l’ébullition qui s’empare des enfants à certain moment, succèdent des illustrations sobres qui reposent. Le rythme imprégné au dessin se colle au rythme du récit et la représentation des personnages est, en un peu plus soignée, celle que pourrait produire un enfant de dix ans. L’action ne se passant qu’à l’intérieur (sauf une image dans le jardin), le village charentais de Semussac cité n’est jamais représenté même partiellement.