Thorgal, tome 34 : Kah-Aniel
de Yves Sente (Scénario), Rosinski (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 13 novembre 2013
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
Un Thorgal, en petite forme...
A la lecture de cet opus, il faut souligner tout d'abord une chose primordiale, c'est la beauté et la puissance des dessins de Rosinski. Pour ceux qui comme moi suivent cette saga depuis plus de 30 ans, l'évolution du travail de Rosinski est à souligner. Sans doute avec le nouveau souffle apporté par Yves Sente au scénario, Grzegorz Rosinski s'est senti pousser des ailes et a véritablement transcendé sa méthode de dessin. Il suffit pour cela d'ouvrir les albums comme "le mal bleu" où l'on ressentait une certaine lassitude du dessinateur.
Pourtant malgré ce nouvel élan, le scénario d'Yves Sente , ici, semble faire du sur place avec une bonne partie dédiée à une variante des "contes des milles et une nuits". Le côté narratif est assez lourd, et Thorgal reste assez passif, ce qui ne lui ressemble pas, dans la recherche de son fils.
Je n'irais dire que je me suis ennuyé à la lecture de ce nouvel opus mais je dois concéder que le spin off, "Kriss de Valnor" m'a beaucoup plus passionné que le présent opus de Thorgal.
Scénario plus que foutraque 4 étoiles

Toujours à la poursuite des Mages Rouges qui ont enlevé son fils, Aniel, Thorgal se dirige vers Bag Dhad, la somptueuse cité orientale... accompagné de Salouma, vaguement liée au calife et à sa cour, et ses autres compagnons du bateau-sabre.

Cet album donne l'occasion à Yves Sente de transporter le héros de la "série-mère" de Thorgal (pour ceux qui n'ont pas suivi, Thorgal se décline depuis 2010 en quatre séries, la série mère donc et trois séries parallèles: La jeunesse de Thorgal, Kriss de Valnor et Louve, toutes devant converger à la fin -beau projet sur le papier...) dans un environnement complètement différent... l'Orient, ses mystères, ses intrigues de cour... sauf qu'ici Yves Sente se prend les pieds dans son propre scénario, inutilement compliqué, voire brouillon à de nombreuses reprises.
La multiplication des personnages, certaines scènes inutiles, le développement de sous-histoires dans l'histoire font que tout l'album plonge le lecteur dans un abîme de perplexité, voire de crainte... en effet, aucune mention de Jolan toujours enferré dans son histoire avec Mentor... or, selon le plan établi, il ne reste que deux albums dans la série mère avant la conclusion de l'histoire... voire. De fait, cet album n'apporte pas grand-chose à la trame générale et il va falloir sérieusement augmenter le rythme... Yves Sente d'ailleurs signe son dernier Thorgal et passe la main à Xavier Dorison pour la fin... sans doute conscient de ses limites sur une série qu'il n'a jamais maîtrisée.


Un mot des dessins de Rosinski qui s'en donne à coeur joie. On sent le maître polonais à son meilleur niveau, donnant la pleine mesure de son talent avec cette technique particulière se rapprochant de l'aquarelle. La couleur joue un rôle essentiel dans les compositions de Rosinski, et cet album, plein de lumière, lui permet de libérer ses envies, ça se voit et c'est bien le seul côté positif de cet album.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 22 novembre 2014