One Man Show
de Nicolas Fargues

critiqué par Béatrice, le 3 juin 2003
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Léger et ironique
Un plaisir de lecture léger et éphémère comme un café pris debout au zinc. Le genre de bouquin où j'hésite sur le nombre d’étoiles à lui accorder. La légèreté est-elle une faiblesse ou une vertu ?
Notre héros est un écrivain entiché de sa condition d'écrivain et préoccupé de qu'en pensera-t-on. Il se veut super ambigu. Il est « complexé de n’avoir rien à exploiter d'autre que son propre petit univers ». Il est conscient de ses faiblesses et il mise sur l'empathie en s'adonnant à l’autodérision.
« Oui, pour un type comme moi, blanc, bourgeois, protégé, sans problèmes vraiment sérieux, et, surtout, très satisfait de lui-même, il n’y a rien de plus terrorisant ni de plus fascinant que d’être confronté en direct à un Noir et un Arabe des cités en train de se taper dessus en s’insultant ».
Son acte de courage le plus remarquable est un duel verbal avec Thierry Ardisson dans une émission télé. Et puisque le personnage principal est écrivain, il parle à la première personne et puisqu’on soupçonne l'auteur Nicolas Fargues de lui avoir prêté un grain de sa propre identité, on se réjouit du jeu des miroirs.
Par l'humour et les références culturelles de la génération des trentenaires il me rappelle Nick Hornby. Par la satire du monde de la télé il n'est pas loin de « Saga » de Benacquista. Et par le don de crayonner malicieusement un groupuscule social (ou une tribu) il s’approche de « Parisiens » d’Alain Schifres.
Bof 2 étoiles

Décrire le monde qui les entoure est un peu devenu la facilité des auteurs actuels à défaut de savoir inventer un univers.
Fargues nous fait du Beigbeder sans la fraicheur et du Houellebecq sans le talent.
Il est évidemment question de lui tout au long des 200 et quelques pages (il le dit d'ailleurs à plusieurs reprises).
'Tu m'as manqué hier soir dans notre lit.' (page 177) de sa femme
'Dans votre génération vous êtes le seul à écrire avec autant de naturel, vous ne cherchez pas à imiter qui que ce soit [...] et puis, au niveau philosophique, je trouve que ca en dit long'. de son éditeur (p136)
'je croisai Alexandra Lamy [...] lorsqu'elle m'aperçut, ses yeux s'attardèrent un peu sur les miens, comme pour me signifier que, toute célébrité qu'elle était et tout inconnu que j'étais, je lui plaisais bien'. (page 168)
En gros il a tout compris, méprise tout le monde et est le meilleur dans son domaine. Mais il fait son 'auto-critique' avant vous pour vous couper l'herbe sous les pieds. Bref, une belle tête à claque sans talent véritable.

Ahsieg - - 41 ans - 4 février 2010


fouillage dans mon grenier des critiques 7 étoiles

Comme le dit le quatrième de couverture : « Bonjour. je ne voudrais pas me vanter mais si la lâcheté masculine, le petit monde de la télévision française et l'Amérique du Nord vous intéressent, ce roman devrait vous plaire. Je vous le dis avec d'autant plus de simplicité que, de même que le héros ne cherche pas à jouer les héros dans ce livre, je n'ai pas cherché, moi, en l'écrivant, à y faire de la littérature. »
J'ai lu ce roman presque d'une traite. Écriture claire et agréable; le lecteur est assez vite pris dans l'histoire de ce romancier. (Auto)critique de la lâcheté masculine; le héros n'a pas non plus sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit de parler du monde de la télé. Il dresse également un pont entre les cultures francophones de France et du Québec. Petite histoire sympathique.

Valeriane - Seraing - 45 ans - 7 août 2006


Lu en une soirée 9 étoiles

Bravo.
Des récits comme je les aime!
L'auteur ne tourne pas autour du pot.
Il n'a pas peur d'évoquer un milieu qu'il doit, sûrement, peut-être, côtoyer.
Audacieux, intelligent, clair et intéressant.
A ne pas manquer.

Loiseaux - - 54 ans - 22 mars 2006


Pétillant 7 étoiles

Ce livre est bourré d'anecdotes, de petites ironies, et c'est cette mosaïque qui permet en filigrane de déceler la critique que l'auteur peut faire du milieu du show-business dont il s'amuse, se plaît à profiter, tout en n'étant pas dupe de ses revers ni de ses travers personnels.
Il me semble fort qu'il ait commis une erreur : la femme du personnage principal, qui se dénomme Christophe, se met, à un moment, à l'appeler ... Nicolas, comme l'auteur !
Sinon, ce dernier est nanti d'une belle face d'ange. Cela provoque en moi un sentiment partagé, un regret relatif à sa faible médiatisation et quelques remords liés à ma jalousie personnelle.

Veneziano - Paris - 46 ans - 17 mai 2005