Billie
de Anna Gavalda

critiqué par Yotoga, le 4 novembre 2013
( - - ans)


La note:  étoiles
Quand l’amitié fait si mal que l’amour…
Une nouveauté dont je n’avais pas entendu parler, découverte par hasard sur une table. J’ai beaucoup aimé ses autres œuvres, j’ai fait confiance à l’auteur sans lire la quatrième de couverture.

Sur le fond, Billie se retrouve en montagne avec Franck, il est blessé et dort pendant qu’elle parle à une étoile dans le ciel. Elle retrace toute son amitié avec Franck. Et quelle leçon de vie ! Une amitié extrême entre deux personnages si différents socialement mais si proches, une évolution commune mais différente. La vie les sépare et les relie. Cette relation donne positivement la chair de poule, on repose le livre une larme à l’œil. Il est drôle et à la fois triste, émouvant, saisissant et remuant.

Sur la forme, le dialogue retracé du parlé utilise l’argot fort, dans un style de Ohayon, fidèle à Billie, la jeune fille de classe pauvre française. Dans la presse, beaucoup de critiques fusent sur ce dernier livre. Personnellement, ce fut un plaisir de retrouver par écrit une langue que je n’entends jamais, vivant à l’étranger et ne suivant pas les évolutions linguistiques françaises. Les références sont foisonnantes, le vocabulaire très varié, et hyper riche dans son genre. Là, on reconnait un bon auteur, capable d’écrire 200 pages dans un jargon drôle et une capacité de switcher dans un niveau de langue qui reste extrêmement recherché.

Seule bémol : la photo de couverture, qui ne donne pas du tout envie de lire le livre… Un âne dans une prairie, symbole pour …non, lisez ce livre et vous saurez.
On ne badine pas avec la vie 7 étoiles

Billie et Franck sont dans un ravin, paumés en plein cœur des Cévennes, et Franck présente de multiples fractures. A l'occasion d'un pluie d'étoiles filantes, Billie veut croire en sa bonne étoile. Elle retrace, pour s'en attirer les bonnes grâces, leur passé commun dans une zone rurale profonde, elle, la petite fille qui grandit sous les coups dans un no man's land, et lui, l'homo distingué de bonne famille.

Billie est ma première incursion dans les livres d'Anna Galvada, et c'est plutôt une réussite, même si ce n'est pas un coup de cœur. J'ai trouvé cette lecture plutôt sympathique et drôle, même si les ficelles sont un peu grossières... Musset au secours de la jeunesse ? Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? (La coupe et les lèvres). Après tout, pourquoi pas, c'est l'un de mes poètes favoris !
Pour en revenir à Billie, j'ai trouvé le ton et le contenu du roman assez justes, bien menés, bien amenés. L'écriture est dynamique, vivante. Le portrait au vitriol de la bourgeoisie bien pensante, et notamment des bobo parisiens, est particulièrement saisissant. Je suis en revanche déçue par le final, qui détonne avec le reste...
Et maintenant, il ne me reste plus qu'à replonger dans "On ne badine pas avec l'amour".


A les entendre, le malaise des jeunes, c'est toujours dans les banlieues que ça se passe, mais à la campagne, ma bonne dame, c'est pas facile tous les jours, vous savez ! Nous, pour brûler les voitures, y faudrait déjà qu'on en voie passer une !

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 6 février 2017


"Désolée, les gars, mais nous, le Quechua, ça nous gratte." 9 étoiles

Billie, cette Cosette du "quart-monde" vulgaire et impulsive, rencontre Franck Muller, alias Francky Mumu, le petit pédé souffreteux du bahut en troisième, alors qu'ils doivent interpréter ensemble un passage de la pièce d'Alfred de Musset : On ne badine pas avec l'amour. De cet instant magique et idéal, naîtra l'une des plus belles amitiés qu'il m'ait été donné de lire (depuis Ensemble, c'est tout), le genre d'amitié avec laquelle on ne badine pas justement.
Alors oui, ça sent le cliché, la caricature et le bon sentimentalisme à deux francs dès les premières pages. Oui le langage est assez vert comme qui dirait, mais moi j'ai adoré tout ça. La vie c'est une énorme caricature à deux francs pour des tas de gens sur Terre. Et Anna Gavalda a tellement de talent pour donner corps à ses personnages, qu'elle pourrait bien les faire parler tamoule que ça ne me chiffonnerait pas.
Moi j'ai aimé Billie, cette fracassée de l'enfance, un poil pute sur les bords, et carrément grillée dans sa tête, qui n'a que son Francky dans la vie pour lui servir de phare dans la nuit. J'ai aimé leur amour qui jaillissait par tous les côtés de ce fossé déserté des Cévennes ,dans lequel ils croupissent tout au long du récit, de cette vie, raconté par Billie. J'ai aimé son fusil de chasse, et ses grosses godasses écraseuses de souvenirs de merde. J'ai aimé Billie comme on aime une amie.

Sakalivres - - 37 ans - 16 juin 2015


Sauvée par Musset 8 étoiles

Quand ma soeur m'a conseillé ce livre, elle m'a prévenue: la couverture est nulle mais c'est très sympa. Un petit tour sur CL, et moi aussi je confirme ! Comment Me Gavalda qui a eu de si jolies couvertures, a-t-elle accepté celle-ci ? Sans ce conseil, il est sûr que je n'aurais pas emprunté ce livre, un comble !!

Billie est une jeune femme "directe"; "Billie" parce que sa mère (qui l'a abandonnée), était folle de Michael Jackson. Mais le jour où elle rencontre Franck (parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Franck Alamo), sa vie va -enfin- prendre du sens.
D'abord, parce qu'il lui parle de Billie Holliday. C'est quand même une autre référence qui lui plaît beaucoup, car l'enfance de cette chanteuse lui ressemble.
Et parce que le tirage au sort de la prof de français les oblige à interpréter un passage de "On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de Musset.
Billie, fille des Morilles, un camp de gitans, va découvrir un autre monde; d'abord celui de Franck Muller, lui-même, élève isolé, mais qui lui permettra de comprendre les mots de Musset.

Naîtra une amitié intense mais quand Franck continuera ses études, Billie traversera une mauvaise passe... avant qu'on ne les retrouve au fond d'un ravin des Cévennes.
"Moi, quand je mourrai, y aura même plus une trace de ma présence après moi. Moi, ma lumière, à part Franck, personne ne l'a jamais vue et s'il meurt avant moi, ce sera fini. Je m'éteindrai aussi."

Que ça fait du bien une histoire simple, un style original, direct.
Cela m'a rappelé le ton d'Apocalypse bébé de Virginie Despentes.
Quelques heures de plaisir, d'humour et de fraîcheur.

Marvic - Normandie - 66 ans - 10 mai 2015


J'ai adoré une fois de plus! 10 étoiles

Un livre passionnant et une lecture décapante. La couverture est tout à fait " décalée" mais tellement intelligente. Les lecteurs s'arrêtent trop souvent au " facing " de la première de couverture et se privent parfois du contenu. Était-ce voulu ? Moi j'ai adoré. A découvrir

Lectrice passion - Auch - 46 ans - 16 octobre 2014


Anna Gavalda et ses âmes torturées !! 6 étoiles

Alors déjà, sur la forme, je venais de finir un livre tout en argot, ce qui n'est pas du tout mon style préféré, alors me replonger dedans, j'ai eu du mal... Je trouve que ça vulgarise énormément les personnages et peut parfois les rendre antipathiques.
Mais en même temps je comprends qu'un langage trop soutenu (je demandais pas non plus une écriture prout-prout!) aurait mal retranscrit la personnalité et le vécu de Billie...
Enfin passons outre, je n'aime pas, mais je comprends!

Ensuite sur le fond, on en revient toujours aux âmes torturées chères à Anna Gavalda, la jeune fille paumée élevée par des cons, et le petit gay que tout le monde lynche, je trouve ça facile!

Mais l'amitié entre eux est belle, fait rêver et donne envie! Dans ce monde du chacun pour soi, où l'on croit avoir pleins d'amis, mais en cas de galère, on n'en retrouve que 2 ou 3, ça fait du bien d'y croire et de l'entendre.

Pour la couverture, je suis d'accord avec Yotoga... c'était quoi le délire là? Moi qui m'achète tous les livres de Gavalda sans hésiter, là j'avoue que ça m'a moyennement inspiré, ça sent le navet cette couverture! Espérons que les gens auront la curiosité d'aller voir à l'intérieur sans se fier aux apparences, mais niveau stratégie marketing, je dirais "zéro"!

Prouprette - Lyon - 40 ans - 28 mars 2014