Le généralissime
de Henri Prévost-Allard

critiqué par JulesRomans, le 21 novembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
La chute de l'Aigle en 1815 pave la route d'Alexandre le Grand vers l'Indus
Jean-François Allard, né en 1785 à Saint-Tropez est officier de Napoléon dans la cavalerie et il appartient à la garde personnelle de Joseph Bonaparte. Ceci explique qu’il se trouve à Naples vers le début du règne en France de l’empereur puis en Espagne de 1808 à 18013, de Joseph Bonaparte ayant changé de couronne, c’est Murat qui le remplace pour les Deux-Siciles. Aide de camp auprès du maréchal Brune, il échappe aux émeutiers royalistes (appelés verdets ou trestaillons) d’Avignon lors de l’assassinat du maréchal Brune le 2 août 1815 car il avait été envoyé en estafette par ce dernier.

Demi-solde, il est assigné à résidence dans la ville de Saint- Tropez car il est connu pour ses idées bonapartistes. Il part d’abord pour la Perse, puis pour le Penjab où le maharajah Ranjit Singh, fondateur du royaume sikh, l’engage en vue de moderniser ses armées afin d’affronter en particulier les Gurkhas formés par les Britanniques. Trois autres ex-officier impériaux d’origine italienne Jean-Baptiste Ventura, Paolo Di Avitabile et Août Claude Cour l’aideront dans cette tâche.

Voici un copieux ouvrage, découpé en courts chapitres bien construits autour d'une écriture fluide, qui permet de réaliser que la présence française en Inde au XIXe siècle ne se limita pas aux comptoirs et de connaître les origines d’un royaume indien fer de lance de la résistance à la colonisation britannique, qui a été dissous en 1849, après sa défaite dans les guerres anglo-sikhs.

Le sikhisme est une religion monothéiste née au XVe siècle, pour faire simple on peut dire qu’elle est une hérésie de l’islam qui a repris certaines idées de l’hindouisme autour de symboles de pureté. En France, la loi du 15 mars 2004 visant à interdire le port ostensible de symboles religieux dans les écoles publiques a conduit les jeunes sikhs soit vers le port d’un bonnet (à la place du turban traditionnel) soit vers une scolarisation dans le privé. Au Québec, la Cour suprême du Canada a reconnu à des élèves sikhs le droit de le porter le poignard à l’école. Dans l’hexagone on estime leur nombre à 30 000, en Belgique à 10 000, au Canada à 300 000 et à 130 000 en Italie.