Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête
de Washington Irving

critiqué par Féline, le 26 mai 2003
(Binche - 46 ans)


La note:  étoiles
Entre fantastique, enchantement et parodie
Cette nouvelle publiée en 1820 par Washington Irving et qui a inspiré Tim Burton pour son film éponyme, est difficile à classer. Washington Irving s'est fait connaître à la fois pour ses romans dits "gothiques" et pour des satires. Il semble avoir combiné les deux dans cette histoire.
Val Dormant. Une vallée où le temps semble suspendu, où l'atmosphère est propice à la rêverie et au développement de l'imaginaire. Une petite communauté d'origine hollandaise y vit paisiblement entre rationalisme et féerie. Une petite communauté où le fermier consciencieux et sérieux côtoie elfes, lutins et fantômes. C'est dans ce lieu hors du commun que débarque Ichabod Crane, instituteur. Cette qualité le rendra populaire auprès des habitants, particulièrement du sexe féminin, qui n'ont pas l'habitude de fréquenter des gens aussi érudits ( "ayant lu plusieurs livres jusqu'au bout" !!!). Sa vie se partage donc entre cours, bombance chez les villageois et surtout échanges d'histoires de fantômes le soir au coin du feu. Histoires parmi lesquelles se trouve la légende d'un cavalier, décapité lors d'une bataille, qui reviendrait régulièrement hanter le val à la recherche de sa tête.
Mais voilà que notre bon instituteur éprouve de tendres sentiments pour Katrina Van Tassel, la fille du plus riche fermier du bourg. Mais il n'est pas le seul candidat et il devra affronter le plus virils des jeunes mâles de la région. Son goût pour la gente féminine et pour les histoires fantastiques se retournera finalement contre le jeune intellectuel, sa vie idyllique tournant au cauchemar lors qu'il croise la route du célèbre cavalier...
Washington Irving nous offre un très beau conte inspiré des contes populaires germaniques. Ce récit est difficile à qualifier : féerique par ses décors, ses personnages et son atmosphère ; fantastique par ses légendes, ses fantômes et autres personnages imaginaires et parodique par le côté ironique voire moqueur du récit mais aussi du fait de sa chute.
L'auteur joue également avec le lecteur, comme le fait justement remarquer Jérôme Vérain dans sa postface. Il laisse planer un épais mystère autour du narrateur, qui parle à la première personne et donne son avis au cours du récit. Mais jamais nous ne découvrons son identité. Et ce n'est pas faute de chercher d'éventuels indices dans le texte. Et deuxièmement en laissant une fin ouverte. Mais je ne peux l'expliquer ici sous peine de dévoiler l'intrigue.
La nouvelle a peu de chose à voir finalement avec le film qu'elle a inspiré. Disons plutôt qu'elle a servi de matériau brut à Tim Burton. Les deux sont complémentaires et sont aussi bons l'un que l'autre à mon avis. Ce qui est pourtant très rare.
3 AM 9 étoiles

Merci éditions milles et unes nuits pour faire des livres courts et avec du "punch" lorsqu'on fait de l'insomnie.

Pas grand chose à dire sur ces 50 pages sinon que c'est bien emmené, ça fout les jetons et la fin ambiguë est totalement réussie. Un must... et de plus... c'est si court.... 45 minutes de votre temps pour une si belle nouvelle....

...Mais.... vais-je dormir maintenant???

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 27 mai 2004


qui s'entête ? 8 étoiles

Effectivement, la critique de Féline est très enthousiaste, très complète et les éclairs ajoutent cette touche de précision qu’on leur demande…
Pour ma part, j’ai lu cette nouvelle en mars 2000 (plus de trois ans) et voici ce que j’en pensais :
« Gentille petite nouvelle qui se lit en une heure. Sans grande prétention, ce court texte est divertissant mais sans être fantastiquement génial, c'est un peu court pour avoir le temps de développer une intrigue ou une peur quelconque. Il va sans dire que ce texte n’a rien à voir avec le film que Tim Burton vient de sortir sur les écrans, il n'en est que le lointain inspirateur. Enfin, cela dit, c’est une gentille petite bluette et le style est agréable et familier. Je n'apprécie que moyennement des textes aussi court, mais je ne puis rien lui reprocher d'autre et, cela remis dans son contexte, c'est un récit qui vaut une bonne cote. »
Il me semble donc que je sois entièrement d’accord avec tout le monde. Pour une fois, c’est à noter ! ;-)

Pendragon - Liernu - 54 ans - 27 mai 2003


vu le fim 8 étoiles

Je n'ai pas lu le livre mais le ferais peut-être, après avoir lu les dizaines de livres empilés sur mon bureau ! En tout cas, j'ai adoré le film !

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 27 mai 2003


Film vs livre 8 étoiles

J'ai pour ma part autant apprécié l'un que l'autre, justement parce qu'ils sont complètement différents. Là où Irving a écrit un livre plus ou moins fantastique mais surtout parodique et qui relève même un peu de la farce, Burton a réalisé un film beaucoup plus noir, proche de la littérature gothique, et complètement fantastique. Il est rare que j'aime l'adaptation cinématographique d'un livre que j'ai lu et apprécié, surtout si je vois le film après lecture. Comme la plupart d'entre nous, je pense. Dans ce cas précis, Burton n'a pas simplement adapté un récit mais il est parti d'une idée pour développer un scénario original et tout à fait personnel. Mais c'est peut-être aussi justement cette différence d'approche qui fait que tu n'as pas accroché à la nouvelle. En tout cas, je note les contes de l'alhambra pour une prochaine lecture ;-)

Féline - Binche - 46 ans - 26 mai 2003


Lira, lira pas... 7 étoiles

Aïe, aïe, Passionnée de contes et légendes, je n'ai guère aimé justement ce Cavalier sans tête parce que je n'ai lu Irving qu'après avoir vu le film de Burton, que j'ai par ailleurs adoré. Et j'ai été fort déçue par cette nouvelle, n'ayant pas retrouvé la magie et la poésie du premier, et ayant été fort désappointée par le personnage d'Ichabod Crane. C'est d'autant plus dommage que j'avais beaucoup aimé les Contes de l'Alhambra, du même auteur. Néanmoins, à la lecture de la critique de Féline, qui semble enthousiaste, je vais donc m'atteler à une seconde lecture.
Rendez-vous bientôt donc, pour un deuxième avis.

Folfaerie - - 56 ans - 26 mai 2003