Le Chambon-sur-Lignon - Le silence de la Montagne
de Bertrand Solet

critiqué par JulesRomans, le 4 novembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Un environnement pasteurisé
En Haute-Loire au Chambon-sur-Lignon où partir de 1940, le pasteur André Trocmé (de ce village calviniste à 90%) et sa femme Magda, cachent des juifs. Toutefois le récit commence en 1942 au moment où les dangers de déportation se font plus pressants pour les populations israélites.

Ponctuellement on élargit le lieu de l’action puisque l’on suit un jeune originaire du village qui depuis la zone occupée par les Italiens de 1940 à 1943 fait passer des juifs en Suisse avec la complicité d’un prêtre catholique.

« Le curé de la paroisse, Marius Jolivet, l’accueillait au presbytère situé juste avant la frontière. Le prêtre guettait la patrouille allemande qui longeait le mur de clôture du bâtiment toutes les deux minutes. Durant ce court laps de temps, les enfants devaient sauter le mur sans bruit et traverser le no man’s land menant en Suisse ». (page 36)

En février 1943 le pasteur est arrêté par les gendarmes français et emprisonné près de Limoges, au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux. Toutefois après la défaite de Stalingrad, certains dirigeants vichyssois jugent habiles de le faire libérer. Le récit se clôt le 3 septembre 1944 avec l’arrivée au Chambon d’un détachement de la première division blindée du général poitevin de Lattre de Tassigny. Cinq pages documentaires, dont une de bibliographie closent l’ouvrage. Mis-à-part la page de couverture aucun document iconographique n’est présent. Le récit est dans un style de livre d’histoire et non de roman historique ; l’auteur s'attache à le conduire dans une grande clarté.