Le chevalier inconnu, tome 1
de André Divajeu (Scénario), Loÿs Pétillot (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 29 octobre 2013
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
sans peur et sans reproche
Au début du XVème siècle, la princesse Jeanne vient d’être couronnée reine de Bohême, succédant ainsi à son cousin Ladislas, mort de la peste. Jeanne reçoit un accueil hostile de la part des sept grands vassaux du royaume qui refusent de lui prêter allégeance. Le plus puissants d’entre eux, Georges Podiebrad, tente même d’attenter sans succès à la vie de la jeune reine ! En révolte ouverte, les vassaux vont s’enfermer chacun dans une des inexpugnables forteresses défendant les frontières de la Bohême et dont ils ont le commandement.

Jeanne n’a pas le choix : il lui faut rassembler comme elle le peut une armée de miliciens et de petits seigneurs fidèles pour soumettre les grands vassaux, maintenir l’unité du royaume et récupérer les sept joyaux de la couronne royale détenus chacun par un des seigneurs rebelles. Mais qui va donc vouloir commander l’armée de Jeanne, qui paraît bien faible face aux redoutables rebelles ? C’est un mystérieux chevalier, qui a fait vœu de garder l’anonymat (il ne quitte jamais le heaume de sa tête), qui est nommé connétable. Il va tenter de soutenir la reine dans son entreprise un peu désespérée.

Cet album est le recueil des épisodes du feuilleton paru en 1952 dans le magazine Bayard. L’album a gardé la trace de cette parution en feuilleton, puisqu’il est découpé en quarante-deux chapitres de deux pages, avec d’une part une page composée d’un seul beau et grand dessin très cinématographique introduisant l’épisode, et d’autre part une deuxième page classique. Cette structure particulière aurait pu nuire au rythme et à la narration, mais le scénario et la dramaturgie sont suffisamment bien construits pour que cela ne soit pas le cas.

L’histoire en effet, bien écrite, sans temps mort et comportant son lot de rebondissement se lit avec plaisir, malgré les références chrétiennes obligées (le magazine Bayard étant une publication de la presse catholique) et une fin un peu rapide et pas à la hauteur du rythme de l’ensemble. Le style a lui bien sûr fait son époque, mais s’avère vif et séduisant avec de belles couleurs à l’ancienne. La composition des cases et le mouvement des personnages sont étonnamment dynamiques et fluides, et donnent beaucoup de nervosité au dessin.

Grand succès à l’époque de sa parution, c’est une belle histoire de chevalerie pour adolescent avec tout ce qu’on aime dans ce genre d’histoire : un preux chevalier, de méchants rebelles et une jeune et jolie reine à secourir !