Microcosmes
de Claudio Magris

critiqué par Libris québécis, le 24 mai 2003
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Des lieux et des gens
Magris est un Italien qui enseigne la littérature allemande à l'université de Trieste. C'est un intellectuel respecté par l'intelligentsia de son pays. Ce n'est pas parce que c'est un universitaire que ses romans sont inaccessibles et austères.

Dans Microcosmes, il raconte un petit voyage à travers quelques villes de l'Europe, certains célèbres, mais ce n'est pas le voyage centré sur l'Histoire qui les a fait connaître. En fait, c'est une visite pour montrer les régions et les gens que l'auteur aime. C'est comme une ballade pendant laquelle on s'arrête pour parler avec les gens de l'endroit afin de pénétrer leur microcosme. Ce n'est pas historique, mais à son insu, il faut bien parler de l'histoire qui a tracé le destin de ces gens.
Magris trace un portrait d'une richesse inouïe de tous ceux qui vivent avec leurs lieux comme des amants. C'est fait de divers petits riens comme un patchwork, mais c'est beau quand ça couvre le lit qui nous a vus naître.
La tendresse et les chatoiements de la mémoire 10 étoiles

L'ambition de Claudio Magris en écrivant ce livre n'était pas de dresser un portrait exact des bords de l'Adriatique et de la région de Trieste. Il ne nous livre pas de leçons d'Histoire ou de Géographie, même si l'Histoire et la Géographie ont leurs places en toile de fond de ces microcosmes.
Bien au contraire, "Microcosmes" est tissé de mystères, de rencontres, de tendresse, et des chatoiements et des trahisons de la mémoire. Il s'en dégage une grâce impalpable qui aurait été noyée sous l'accumulation de faits objectifs.

Un pur bonheur.

Fee carabine - - 49 ans - 21 juin 2004