Indochine: Des territoires et des hommes (1856-1956)
de Collectif

critiqué par JulesRomans, le 17 novembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
« Angkor ! Angkor ! » entend-on dans les nuits de Cochinchine, nuits câlines, nuits d’amour, les cris de ma petite Tonkiki, Tonkinoise Anna Mit.
Après une revisite de la présence militaire en Algérie en 2012, voici une histoire de l’Indochine coloniale qui nous est présentée par le musée de l’Armée. Si on continue dans l’ordre des pays où furent très douloureux la conquête et le maintien de l’ordre, on devrait trouver Madagascar comme prochain sujet. L’exposition retrace l’histoire de l’exploration, l’appropriation et l’exploitation de l’espace indochinois qui couvre actuellement le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Notons qu’est aussi rattaché à cette colonie le territoire de Fort Bayard dans la province de Canton, aujourd’hui nommé Zhanjiang ; cet espace de 842 km2 s’est vu consacré un ouvrage pour son histoire coloniale sous la plume de Bertrand Matot. La carte page 233 montre bien sous le nom de Kouen Tcheou Wan ce territoire.

Seule la seconde partie soit environ 150 pages constitue le catalogue de l’exposition; cette dernière est divisée en quatre tronçons d’ordre chronologique : avant 1858, de 1858 à 1907, de 1897 à 1939, 1940-1956. Dans cette partie on note une double-page autour du coup de force japonais du 9 mars 1945 contre les soldats français.

La première partie rappelle (page 114) qu’après la défaite de la France en Europe à l’été 1940, une insurrection se développe le 22 novembre en Cochinchine. Peu avant une présence japonaise s’était faite au Tonkin, limitrophe de la Chine avec laquelle les forces nipponnes sont en guerre. Une très belle affiche pleine page un peu avant montre "la collaboration nippo-franco-indochinoise" avec une ronde composée de trois enfants différemment colorés, habillés et coiffés. Il est signalé que le prince Canh, fils du futur premier empereur de la dynastie des Nguyen, a pour précepteur le père Pigneau de Behaine avec qui il vient en France en 1787.

Cette première partie est composée de plusieurs chapitres avec des points très précis développés. On note en particulier quatre pages intitulée "Le sabre et la plume" qui fait le tour des écrits documentaires ou de fiction en langue française autour de l’Indochine de 1873 à 1965. Jean Lartéguy est présent avec Le mal jaune et Les tambours de bronze, ce dernier livre s’inspire fortement des actions au Laos de Jean Deuve (nous avons présenté un ouvrage de ce dernier et un ouvrage racontant l’ensemble de sa vie).

Cet ouvrage plaira à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de cette région, ils y trouveront des points de repères et des ouvertures sur des questions jusqu’ici peu ou pas évoquées dans des livres d’historien.