Le cinquième témoin
de Michael Connelly

critiqué par Tanneguy, le 19 octobre 2013
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
Un procès extraordinaire
Mickey Haller, le demi-frère de Hyeronimus Bosch tient la vedette maintenant dans les romans de Michael Connelly. L'affaire dont il s'occupe cette fois est particulièrement complexe : Lisa Trammel, activiste fameuse défendant les victimes de la crise des "subprimes" est inculpée pour le meurtre de l'un des cadres dirigeant de la principale banque qui s'enrichit en profitant de la détresse des malheureux propriétaires immobiliers. M. Connelly nous expliquera clairement dans le corps du roman les mécanismes financiers de cette crise et cela ne manque pas d'intérêt.

Lisa Trammel est-elle coupable ou innocente ? L'avocat de la défense ne doit pas se poser la question, il doit seulement "faire le job" ; mais le lecteur aura tous les éléments pour essayer de se forger une conviction, comme les douze jurés au tribunal. Le récit de Connelly est passionnant, d'autant que les rebondissements sont incessants, les personnages mis en scène ne manquent pas d'intérêt : avocats, juge, témoins, policiers, auxiliaires enquêteurs (on retrouve certains habitués de l'équipe de Hammer).

Un petit reproche toutefois, le rythme est un peu lent et le lecteur peut parfois "piaffer", mais il ne doit pas se décourager, car les dernières pages réservent des surprises.
Quatrième opus Mickey Haller 9 étoiles

Michael Connelly est davantage connu pour son abondante – et passionnante – série Harry Bosch, inspecteur du LAPD (Los Angeles Police Department). Mais il n’a pas oublié son activité de chroniqueur judiciaire et est apparu un nouveau personnage, Mickey Haller, avocat de son état, à Los Angeles, dont on a appris dans un épisode précédent qu’il était demi-frère de Bosch ! (ou comment ramifier son environnement de personnages récurrents !)
Donc Mickey Haller, qui, dans cet épisode, se bat pour ses clients en voie d’expulsion de leur maison dans le cadre de la crise des subprimes commencée en 2007 (crise financière qui a touché le secteur des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis à partir de juillet 2007, in Wikipedia). Le cinquième témoin est paru en 2011 aux USA, on voit par là que Michael Connelly n’a pas peur de traiter les sujets les plus actuels et … de quelle manière !
Bien sûr ce thème va être traité via une affaire particulière, celle de Lisa Trammel, mais avec quelle intelligence, précision ! Tenants et aboutissants financiers, politiques et sociaux sont mis sur la table avec beaucoup de finesse.
Lisa Trammel, comme des centaines de milliers d’américains (des millions ?), n’a plus de quoi honorer ses mensualités de remboursement pour sa maison et la Westland National Bank entreprend les démarches pour saisir sa maison. Elle est combative, tout sauf résignée et, en même temps qu’elle engage Mickey Haller pour la défendre auprès des tribunaux elle manifeste tant et plus devant notamment le siège de la banque que, d’une part elle se voit interdire de s’en approcher mais que, d’autre part, elle devient l’égérie qui mène le combat de tous ceux qui sont sur le point de perdre leur maison dans des circonstance similaires. Son animosité est forte notamment vis-à-vis du dirigeant de la banque, Mitchell Bondurant.
Et alors que Mickey Haller doit plaider pour reculer l’échéance, Mitchell Bondurant est assassiné sur le parking de sa banque. Très rapidement les soupçons se portent sur Lisa Trammel et la tâche de Mickey Haller n’est plus de dénicher des expédients administratifs pour faire reculer l’échéance, il s’agit dorénavant de défendre une femme accusée de meurtre …
Manifestement Michael Connelly devait être un bon chroniqueur judiciaire. En tout cas il sait développer devant le lecteur la machinerie judiciaire, du genre de celle qui peut broyer des individus, et rendre cette démonstration intéressante et addictive …
Une excellente lecture, comme d’habitude avec Michael Connelly. Et pour quelqu’un qui lit des polars pour en savoir plus sur la société d’un pays, eh bien avec Connelly, on est servis !

Tistou - - 68 ans - 23 novembre 2023


Mickey Haller 8 étoiles

Encore une "aventure" de Mickey Haller, avec cette fois-ci un beau revirement de situation à la fin du roman.
L'ambiance du prétoire américain est bien retranscrite.
Toutefois je préfère les aventures de l'autre héros de Michael Connelly, à savoir Hyeronimus Bosch, plus connu sous le nom de Harry Bosch.
Bonne histoire malgré quelques longueurs.

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 50 ans - 14 août 2016


Une ambiance de prétoire fabuleuse 10 étoiles

Une fois de plus Michael Connelly nous propose un roman absolument passionnant, certes de par un excellent scénario, mais surtout de par une ambiance de prétoire extraordinaire. Il nous immerge totalement dans ce milieu où la justice importe peu voire pas du tout, et où seule la victoire de l'accusation ou de la défense compte. Et pour cela tous les coups sont permis, y compris ceux dont la légalité se discute. D'ailleurs, le héros, Mickey Haller, le répète à plusieurs reprises : il ne veut rien savoir de l'innocence de sa cliente, là n'est pas l'essentiel.

C'est tellement révoltant qu'il m'est arrivé de pester régulièrement tant les différents procédés sont immondes : tout est bon pour gêner, ralentir voire carrément tromper la partie adverse. Comment peut-on en arriver à de telles extrémités alors que la vie d'une personne est en jeu ?

Sincèrement il faut pouvoir assumer et encaisser de travailler dans de telles conditions, sans doute la passion (pour certains) n'y est-elle pas étrangère.

Ceci étant dit l'auteur se révèle être un formidable conteur, et nous garantit une excellente lecture.

Ayor - - 52 ans - 30 juin 2014