Reims 14-18, de la guerre à la paix
de Collectif

critiqué par JulesRomans, le 22 octobre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Reims avec sa cathédrale enjeu capital entre 1914 et 1918
D’un très large format (25 x 33 cm), cet ouvrage présente une iconographie abondante et variée. 300 documents sont présentés, en rapport direct avec le texte mais portant aussi certaines informations propres.

Destiné à rappeler les sombres conditions dans lesquelles cette ville devint la plus meurtrie de France et comment se fit la reconstruction des immeubles et des âmes, l’ouvrage est divisé en trois parties. Voici donc le livre-événement du centenaire de la Grande Guerre à Reims, ville qui durant 1051 jours est bombardée avec en moyenne 1 600 obus, rapporte Yann Harlaut.

Trente auteurs se répartissent entre trois parties : "Reims et le pays rémois pendant la Grande Guerre", "Mémoires de la Grande Guerre", "Reconstruire et construire". Sont évoqués des thèmes comme "l'école sous les bombes", "la municipalité sous les obus", "la cathédrale en feu du peintre Adrien Sénéchal", "visiter les champs de bataille" (dans l’Entre-deux-guerres), "les monuments aux morts du pays rémois", "La mémoire du lieutenant Herduin" (fusillé pour l'exemple). L'ouvrage se termine avec la question du pacifisme et de la réconciliation avec l'Allemagne symbolisée en 1962 par la rencontre d'Adenauer et de Gaulle et de la place que cette guerre tient dans l’enseignement de l’histoire au cours de la scolarité des Françaises.

Selon nous la chute de Reims en 1916 aurait atteint autrement le moral des Français que celle de Verdun si les Allemands avaient choisi d’user les forces françaises dans la capitale champenoise où se couronnaient les rois moins de cent ans auparavant (Charles X est sacré en 1825). D’ailleurs au printemps 1918 l’état-major allemand comprit l’intérêt stratégique et psychologique de s'emparer de Reims et heureusement l’héroïque défense des troupes noires les en empêcha.

La reconstruction à l’identique du monument aux morts à la gloire des combattants d’Afrique noire est en discussion depuis 2008 et la décision a été prise. Une maquette existerait encore au musée des troupes de marine à Fréjus (mais dans quel état ?) et le double du monument de Reims est à Bamako. L’article de Cheikh Sakho, qui conte l’histoire de ce monument (détruit en 1940 par les Allemands), n’ose aborder la question de la reconstruction (ni ce que nous avançons sur le moule) tant la date de la mise en œuvre de cette tâche est toujours aussi imprécise.