La fée électricité
de Martine Contensou

critiqué par Veneziano, le 12 octobre 2013
(Paris - 46 ans)


La note: étoiles
L'analyse d'un tableau immense
Raoul Dufy réalise une commande pour le Palais de Tokyo, entre la Seine et l'avenue du Président Wilson. Le thème qui en est donné est les arts et techniques dans la vie moderne, en vue de l'Exposition universelle de 1932. Le Président de la République Albert Lebrun participe au lancement de l'opération, pour le compte de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, pour ce qui est temporairement prévu d'être le Palais de l'Electricité. Tout cela constitue un projet quelque peu surprenant ; aussi l'électricité apparaît en force dans les pays l'Europe occidentale. Après l'éclairage des voies publiques, le cinéma, la radio, le téléphone commencent tout juste à se démocratiser, avec quelques retards sur les Etats-Unis.
La Responsable du Service des publics du Musée de la Mode de la Ville de Paris, du Palais Galliera juste en face, analyse par segment cette oeuvre gigantesque, quelque peu hétéroclite.
Une usine électrique apparaît en transparence au centre d'une immense fresque prenant tout une salle au plafond fort haut. Ni ciel ni sol ne compose l'oeuvre, des zones de couleurs la structurent. Beaucoup de personnages illustres viennent l'abriter, comme en lévitation, des philosophes et scientifiques célèbres. Les teintes pastel permettent des fondus entre les zones.
L'artiste s'est inspiré de photographies pour ses dessins et portraits : l'électricité est même présente dans la conception même de cette oeuvre. Il avoue une influence de Monet, et même de Claude Lorrain, peu sensible à mon niveau, ainsi que des affiches commerciales de l'époque.
L'ensemble est impressionnant, le spectateur semble y voguer en la contemplant.

Ce petit livre didactique est d'autant plus utile que cette oeuvre est difficile à découvrir, voire à appréhender de manière synthétique. Il est n'est pas mal fait du tout.