Yama Loka Terminus : dernières nouvelles de Yirminadingrad
de Léo Henry, Jacques Mucchielli

critiqué par Tortulut, le 10 octobre 2013
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Terminus, ok, mais pas littérature de gare
Quoi ?!

Pas de Leo Henry ici ?

C'est fou. Parceque c'est un auteur incroyable.
Leo Henry, c'est autre chose.
Oubliez ce que vous avez lu.
Vous n'avez encore rien lu.
Vous ne savez même pas lire.
Vous allez apprendre à lire.

Prenez un saladier. Tapissez le fond d'acide, déjà, de manière à ce que le saladier lui même ne ressemble déjà plus qu'à une masse informe, insaisissable.
Ensuite, versez-y un trou noir, de l'intimité tourmentée, de l'absurdité, de la verticalité citadine, de la poésie, et n'oubliez pas de bien remuer avec folie.
Le mélange doit être hétérogène, c'est très important.
Goutez.
Si vos yeux prennent la place de vos oreilles et que vos cheveux vous font mal au crâne en poussant... ça y est.
Vous y êtes.
Vous avez un aperçu de Leo Henry.

Les nouvelles sont variées, bien qu'elle se situent tous dans un cadre similaire. C'est à dire le même univers. Mais elles sont surprenantes.
Leo Henry c'est la surprise, déjà.
La surprise. La prose, les mots, les idées, les délires, la consistance.
La peinture humaine.

L'exercice de style ne se perd pas dans le vent, ça reste des histoires, avant d'être du pur jeu avec les mots.
Mais l'écriture est bien là, moderne, inventive, immédiate, et ça fait plaisir.
On en ressort avec des questions, des trucs en suspens dans la tête, de l'inspiration.

A lire, donc. J'crois que j'avais pas besoin de le préciser.
En sachant que son roman "Rouge Gueule de Bois" est peut être une porte d'entrée plus accessible pour ceux qui ont peur de se prendre direct dans la face ce recueil de nouvelles pleines d'équivoque et de mystères. Et de folie, un peu.