Meurtriers sans visage
de Henning Mankell

critiqué par Darius, le 14 mai 2003
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Les demandeurs d’asile au pilori
Me revoici aux prises avec le maître à suspense suédois. Comme pour ses précédents polars, Henning Mankell se veut le décortiqueur de la société suédoise contemporaine. Dans celui-ci, il nous fait découvrir l’univers de certains demandeurs d'asile et le sentiment de rejet à leur égard de certaines organisations racistes suédoises.
L'opinion sur le sujet de son inspecteur fétiche, Kurt Wallander, m'avait un peu choqué au début car il semblait cautionner ce sentiment de rejet de ces compatriotes envers ces étrangers venus d’ailleurs en quête d’une vie meilleure.
Mais reprenons dès le début : un couple de vieux paysans se fait sauvagement et cruellement assassiner. Les dernières paroles recueillies font état du mot "étranger". Une fuite malencontreuse en provenance de la police attise les esprits échaudés, fermement opposés à la politique laxiste du pays qui laisse entrer sur son sol tous les étrangers de la terre. Il n'en faut pas plus pour que des commandos s'organisent, boutent le feu aux camps de réfugiés et assassinent de sang-froid un réfugié somalien.
L'auteur, par la bouche de son héros, l'inspecteur Wallender, affine cependant sa pensée : "Quelque chose d'important est en train de se passer en Suède. Il a lui-même fugitivement l’occasion de constater qu'il nourrit personnellement des opinions contradictoires quant à certains arguments hostiles aux immigrés qui sont agités dans la presse ou dans le débat public.
Le gouvernement et le service d'immigration sont-ils vraiment bien informés quant à l'identité des gens qui arrivent en Suède ?
Qui mérite d'être qualifié de réfugié et qui n'est pas un aventurier ?
Est-il même possible de faire vraiment la différence ?
Combien de temps pourra-t-on continuer à pratiquer une politique libérale en matière de droit d’asile sans risquer d'aboutir à un chaos ?
Existe-t-il une limite à ne pas dépasser ?
Il comprit alors qu'il nourrissait les mêmes inquiétudes diffuses que tant d’autres gens envers l'étranger, envers ce qu’il ne connaissait pas".»
Au coeur de cette intrigue criminelle se nichent les vieux démons du repli sur soi, l'intolérance, les pulsions racistes et l'hostilité que peuvent susciter l’accueil des réfugiés et le droit d'asile.
un polar politique 8 étoiles

Meurtriers sans visage
roman de Henning Mankell
300 pages


Roman policier littéraire


Que se passe-t-il aujourd'hui en Suède, au début des années 2010 et même un peu avant.
Le héros de cette série, Kurt Wallander, commissaire de son état, se trouve face à des meurtres « sauvages ».
C'est une violence à l'américaine.
La société a changé, la Suède, ce pays moderne paisible, connaît aussi les problèmes liés à l'apparition d'un racisme, plus du tout latent mais violent.
Un couple de paysans à la retraite est agressé sauvagement à leur domicile.
Pourquoi un tel acte ?
Wallander se mobilise et mobilise ses équipes.
Il découvre assez rapidement que le vieil homme assassiné n'était pas un retraité tranquille.
L'épouse de cet homme ne prononce qu'un seul mot : étranger.....
Il suffit de cette maigre information qui est divulguée pour que se déchaîne un racisme violent.
Le camp de réfugiés est en flammes et peu après un africain est assassiné .
Ce n'est plus la vindicte populaire imbécile qui s'exprime mais une force occulte plus ou moins organisée.
Le suspense est là, présent, mais il y a dans ce roman des ingrédients qui lui donnent un attrait particulier : la description d'un pays, d'une société et un contexte social, le tout est agréablement lié.
La question de l'immigration est traitée avec doigté mais sans aucun faux fuyant ; il y a les pauvres hères qui fuient la misère et d'autres qui sont prêts à tout même au pire. Immigrés et « nationaux », il y a les uns qui souffrent et qui peinent et les autres qui profitent.
Ce commissaire a une vie personnelle, une femme qui l'a quitté, une fille adolescente en crise et un père qui perd la tête.
Rien n'est facile mais c'est cela aussi la vie.
Comme dans tout bon policier -celui-ci est un bon- le suspense est fort et ce n'est qu'à la fin que le coupable est trouvé. Parfois il y a un échec mais l'important c'est d'aller jusqu'au bout sans baisser les bras.

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 27 août 2023


Noir c'est noir 7 étoiles

A éviter les jours de déprime....
Exit la Suède des images d'Epinal avec son froid ensoleillé, ses paysages magnifiques, sa société harmonieuse, homogène, solidaire.
Pour Mankell, ce pays a une météo humide, venteuse, glaciale et des nuits qui n'en finissent pas. Les personnes âgées sont isolées dans des hameaux de campagne boueux aux chemins caillouteux. La jeunesse est en déshérence. Le policier aime son métier mais sa vie personnelle s'effondre, sa femme le quitte, sa fille part en fugue, son père, seul et âgé, devient sénile... Quant à mener l'enquête, les derniers mots de la victime "étranger" sont décrédibilisés par le politiquement correct, l'omerta sur la gestion des réfugiés. Grâce à cela le roman peut se dérouler sur d'autres pistes.
Il est parfois difficile d'accrocher dans tous les trajets et tous les protagonistes mais c'est globalement un bon bouquin.

Eoliah - - 73 ans - 24 mai 2023


étranger ! 10 étoiles

Une plongée dans la Suède du début des années 1990, aux prises avec une vague d’immigration sans précédent et voyant resurgir la peur ancestrale de l’étranger. Un couple de vieux paysans est assassiné sauvagement, sans raison apparente, le dernier mot prononcé par la femme juste avant de mourir étant : étranger ! Il n’en faut pas plus pour raviver les vieux réflexes racistes, dont va faire les frais le camp d’immigrés le plus proche, avec un mort à la clé. Le commissaire Kurt Wallander va donc devoir mener, avec toute son équipe, une double enquête, qui va l’amener à se pencher vers le côté sombre de cette Suède bien propre sur elle et qui recèle bien des secrets. On le suit au quotidien, dans sa quête de la vérité mais aussi dans ses démêlés avec sa conscience, ravivés par une consommation quelque peu excessive de whisky. Un excellent polar, avec énigme, pistes multiples, nombreux personnages, et un regard acéré sur une société en pleine mutation.

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 2 juin 2018


Les débuts de Wallander 8 étoiles


Je ne reviendrai pas sur la question de la Suède victime d'un flux d'étrangers en situation irrégulière qu'elle ne parvient pas à maîtriser.
Je ne reviendrai pas non plus sur la position des policiers vis à vis de ces étrangers, de leurs sentiments personnels, des pressions qu'ils subissent.
Je parlerai simplement de la découverte de l'inspecteur Wallander, et je trouve que le portrait est bien dépeint, puisque cet ouvrage est le premier de la série. Un homme en réelle difficulté, passionné par son métier mais dépassé par l'échec de son mariage, de l'éloignement dans tous les sens du terme de sa fille, et en proie à un mal-être qu'il a bien du mal à surmonter. Mais malgré tout il est déterminé à affronter toutes ces difficultés et trouver le ou les coupables de ces meurtres sordides.
Quant à l'histoire, j'en ai trouvé le déroulement un peu lent, cette enquête étant certes difficile. Mais j'aurai plaisir à découvrir encore d'autres enquêtes de l'inspecteur Wallander.

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 2 février 2013


Premier Mankell 6 étoiles

Dans mon exploration du monde du polar, Henning Mankell me semblait faire partie des incontournables. Alors j'ai voulu débuter par la première enquête de son inspecteur favori: Kurt Wallander. Son écriture est plutôt simple et s'inscrit dans la même lignée qu'un Stieg Larsson, d'un Indridason, d'un Harlan Coben, ou d'une Mary Higgins Clark: Ce qui permet de le lire dans n'importe quelle circonstance! Seulement là où les autres, ont su créer, quelquefois, des histoires passionnantes, Henning Mankell m'a laissé un goût de déception. Les victimes ont peu d'intérêt, le mobile du meurtre est classique, le récit manque d'action et la fin ne m'a pas bluffé. Beaucoup d'ingrédients importants manquent donc à ce polar mais je me rassure en pensant que c'était son premier et qu'apparemment il a fait bien mieux par la suite... on verra!

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 18 février 2012


Meurtriers sans visage 10 étoiles

Superbe roman par l'auteur Henning Mankell. J'ai bien aimé l'histoire et Kurt Wallander, le personnage principal. Ce roman m'a donné le goût de lire les autres romans de Mankell.

Le style est assez différent des romans policiers américains. Au lieu d'avoir affaire à des personnages quasi-parfaits, on a ici des personnages plus vulnérables.

Le style est très bizarre mais ça doit être dû à une traduction un peu laborieuse. Ça reste quand même un excellent roman et j'ai déjà hâte de lire la suite."

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 8 août 2011


un univers spécial 6 étoiles

C'est la Scanie, c'est Kurt Wallander un enquêteur pour le moins torturé.
Wallander ou la Scanie, tu l'aimes ou tu la quittes. Moi j'aime.
Pour en venir au polar, Meurtriers sans visage est le premier Mankell mais le troisième que je lis. Je vais d'ailleurs enchainer car j'ai moi aussi pris l’intégrale 1. Je suis content d'avoir repris au début car je pense pouvoir mieux suivre l’évolution des personnages plutôt réalistes.
Moi qui suis un grand fan de Michael Connelly, là j'ai l'impression d’être de retour dans le domaine du possible. Bref, tout ça pour dire que les enquêtes de Wallander sont plus banales(surtout celle-ci) mais intéressantes.
Dans meurtriers sans visage Mankell nous balade dans sa région avec talent. La fausse piste initiale de l’enquête n'est pas toujours excitante et cohérente je trouve mais bon..ça passe.
Au final, Mankell écrit des polars assez bons mais pas vraiment passionnant. Il n’empêche, Kurt Wallander est attachant alors ça se lit facilement. Ce serait le polar idéal à lire avant de visiter la Scanie tellement les histoires sont ancrées au cœur de la région.
J'attaque le suivant...

Lebowskijeff - paris - 50 ans - 3 août 2011


Oui mais... 5 étoiles

Première incursion dans l'univers de Mankell et de Wallander (après un séjour norvégien avec Nesbo et Hole) et donc autant commencer par le début et cette première enquête.
J'avoue sans complexe avoir eu un peu de mal à accrocher, la psychologie de Wallander prenant un peu le dessus sur l'enquête criminelle à proprement parler. Par contre j'apprécie de retrouver un policier profondément humain, comme vous et moi, un type avec ses forces, ses faiblesses et ses emmerdes (sur ce dernier point ça commence fort).
Le regard porté par Wallander/Mankell sur la société suédoise en pleine mutation (pour le meilleur... et pour le pire) apporte un petit plus au bouquin. Toutefois il manque un "je ne sais quoi" pour vraiment plonger en immersion avec Wallander.
Il n'en reste pas moins que pour une première enquête ça demeure du bon polar ; j'ai tout de même hâte de découvrir la suite (les deux suivantes sont au programme vu que j'ai acheté le tome 1 de l'Intégrale Wallander).

Amnezik - Noumea - 56 ans - 23 juillet 2011


Bonjour inspecteur Wallander! 8 étoiles

En se servant d'un polar, Henning Mankell nous dévoile une autre face de la Suède : violence, problème d'immigration, racisme...
Nous faisons connaissance avec l'inspecteur Wallander.
Ce premier livre, nous donne envie de poursuivre l'aventure.
Mission accomplie Monsieur Mankell!

Koudoux - SART - 60 ans - 30 novembre 2010


Mon 1er Wallander ...... très convenu ! 5 étoiles

Sur les conseils de Kernitou ; j'ai tenté l'aventure " Mankell " et son héros Wallander .
Après tout , ma 1 ère expérience suédoise ( les Millénium de Stieg Larsson ) a été excellente et il me fallait tester un autre romancier du genre .
Je ne reviendrai pas trop sur l'histoire ( cf autres critiques ci-dessous ) mais j'avoue avoir été assez déçu .
L'énigme posée ( le crime et les 1er indices ) laisse augurer un dénouement inattendu et original . Malheureusement , il n'en est rien . L'Etranger est bel et bien un demandeur d'asile .
Les opinions des policiers sur ces étrangers sont très convenues.( à la limite de la caricature )
Autre " cliché " ; l'inspecteur Wallander , à la vie privée dévastée et aux comportements alimentaires désordonnés ( un laisser-aller qui tranche avec son professionnalisme ) .

En conclusion ; je reste sur ma faim . Peut-être n'ai-je pas lu le bon tout de suite( ? ) .

Frunny - PARIS - 59 ans - 11 octobre 2010


Le début d'une belle et longue histoire? 8 étoiles

J'aime les policiers pas fréquentables, loosers, vaguement dépressifs, atteints de la bouteille, incompris et solitaires. Je l'avoue, j'aime le commisaire Adamsberg (Fred Vargas), j'ai découvert et aimé Harry Hole (Jo Nesbo) - qui m'a réconciliée avec le polar nordique (après un Millenium qui m'a laissée de glace).

Apprenant l'existence d'un Wallander encore vierge de toute lecture, mais déjà "héros" de pas loin de 10 volumes, l'alarme s'enclenche en moi et vrombit: "Mallollo, tu liras ces Mankell, mais tu apprendras à connaitre Kurt Wallander dans l'ordre et la discipline!" C'est donc par ce premier tome que j'ai commencé la grande aventure. Et si j'explique tout ça, c'est parce que je pars dans l'optique d'une grande fresque en 10 volumes, pas forcément de romans distincts. Ceci expliquera peut-être cela, ou peut-être pas.

Je ne vais pas répéter tout ce qui a été dit sur l'intrigue, merci les collègues de vous en être occupés. Par contre, j'ai été assez étonnée de lire dans plusieurs critiques que Wallander n'échapperait pas lui non plus à quelques penchants racistes... Soit l'amour m'aveugle déjà, soit je n'ai pas lu le même livre. J'ai trouvé au contraire que Wallander, sans pour autant enfiler sa cape blanche de défenseur de l'immigration et combattre tous les méchants racistes, gardait une attitude neutre et noble qui sied aux policiers (après, dans les faits, vous me direz, hein...) Bref, j'ai trouvé justement que le brave Kurt avait pas mal jonglé avec les circonstances (on ne peut pas non plus, quand on enquête, faire l'impasse totale sur les derniers mots de la victime!)

Est-ce que Mankell a aussi bien jonglé que Wallander avec le sujet - brûlant - de l'immigration? Je dirais que oui. Je n'ai pas lu le roman comme étude sociologique, j'avais envie d'un bon polar. Je n'ai pas été dérangée par un militantisme pour ou contre l'immigration, j'ai juste lu une histoire qui se déroulait dans un contexte pas facile, développé de façon relativement neutre. Après, au lecteur d'en faire sa lecture...

Mallollo - - 42 ans - 18 septembre 2010


Décidément 2 étoiles

Encore un Mankell et encore une déception pour moi. Je n'arrive pas à croire à la manière donc il résout ses enquête. Là, c'est à la toute fin du livre que celle-ci est résolue, quasiment par hasard. Il nous promène pendant toute l'histoire sur sa vie personnelle pour finalement résoudre l'affaire en deux pages et ce, sans véritable enquête, presque par hasard. Décidément, je crois que j'ai du mal avec cet auteur. J'en ai encore trois à lire, ils vont attendre, je n'ai pas le courage. J'ai l'impression que les auteurs suédois sont surestimés, personnellement je préfère l'islandais Indridason.

Pat - PARIS - 60 ans - 22 mars 2010


Deux mais pas trois... 6 étoiles

C'est le deuxième livre de lui que je lis, le premier étant le retour du professeur de danse. Même si la particularité chez Mankell est de glisser des problèmes de société derrière l'histoire, je n'arrive pas à apprécier ses livres. Pour moi un bon polar c'est une bonne histoire, une bonne enquête et une bonne résolution. Il faut qu'un polar nous fasse travailler les neurones. Avec Mankell ca ne prend pas. On aime ou on n'aime pas...

Rouchka1344 - - 34 ans - 24 décembre 2009


Episode n°1 de la série Wallander. 7 étoiles

Oui. Idéalement, à lire en premier si l’on veut suivre la série. Mais bon, les épisodes sont tout de même suffisamment indépendants pour être lus dans le désordre.
Nous revoilà donc à Ystad, en Scanie, dans le sud de la Suède. Avec son commissariat et son atypique commissaire, le commissaire Kurt Wallander. C’est plutôt la Suède profonde que la Suède urbaine, et pourtant selon Mankell et Wallander, c’est à une progression de la criminalité qu’on assiste en Suède. Ce deviendra rapidement un thème récurrent chez Henning Mankell. En l’occurrence, dans ce premier épisode, c’est à la montée de l’intolérance vis-à-vis des étrangers qu’on doit l’intrigue.
Un couple de vieux paysans isolés sauvagement assassinés et pour seul indice, un mot murmuré avant de mourir : « étranger ». De quoi fouetter l’énergie de l’extrême-droite (ben oui, ça existe partout, qu’est-ce que vous croyez ?) et des actes délictueux vis-à-vis des étrangers et des camps qui les hébergent s’enchaînent. Il est urgent de démêler l’écheveau. Ca tombe bien, c’est la mission de Kurt Wallander et on va réaliser l’enquête avec lui, en regardant par-dessus son épaule.
Comme par la suite – puisque c’est le premier épisode – c’est finement réalisé, avec beaucoup de psychologie et de finesse, d’empathie pour ses personnages. Harassant le boulot de commissaire en Scanie, moi je vous le dis !

« Boule-de-billard s’appuya contre une barque noire de goudron posée à l’envers sur le sable. Kurt Wallander se tenait à dix mètres de lui, essoufflé au point d’avoir l’impression qu’il allait s’effondrer.
C’est alors qu’il vit Boule-de-billard sortir un couteau et commencer à s’approcher de lui.
C’est avec ce couteau-là qu’il a tranché le nez de Johannes Lövgren, se dit-il. Et qu’il l’a obligé à révéler l’endroit où il avait caché son argent.
Il chercha des yeux quelque chose pour se défendre. Mais tout ce qu’il trouva, ce fut un vieil aviron.
Boule-de-billard se rua en avant avec son couteau. Kurt Wallander para maladroitement le coup au moyen de l’aviron. »

Tistou - - 68 ans - 31 octobre 2009


De l'indulgence pour les débuts de Wallander 8 étoiles

Ce n'est pas le plus grand Mankell mais pour avoir lu toute son oeuvre, on pressent un grand auteur dès l'un de ses premiers épisodes. Une enquête "ordinaire" soulevant des problèmes de société très graves. Je pense que Mankell avait beaucoup de choses à exprimer à travers cette histoire. Il manquait peut-être un peu de bouteille.

Patsy80 - - 49 ans - 21 août 2009


Sentiment mitigé 6 étoiles

C'est mon premier "Mankell" et je m'attendais à bien mieux après avoir lu tant de bonnes choses sur cet auteur et son héros récurrent, le commissaire Wallander.
Ce que j'ai apprécié c'est l'ambiance générale de la Scanie, plutôt bien rendue et certaines réflexions sur le devenir de la société occidentale - enfin, ne vous attendez pas non plus à des réflexions particulièrement poussées ou originales. Ce que j'ai en revanche beaucoup moins apprécié, c'est l'intrigue qui s'essouffle tout de même beaucoup au milieu après un bon début et une fin heureusement meilleure sur un rythme plus enlevé. J'ai finalement passé un moment plutôt agréable mais je déplore vraiment certaines longueurs. Je pense que j'essaierai un autre "Wallander" pour confirmer ou non ce sentiment pour l'instant mitigé sur Mankell...

Cyrus - Courbevoie - 47 ans - 18 avril 2009


Polar fort sympathique! 8 étoiles

Ayant habité en Suède plus de 6 mois, c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai lu pour la première fois cet auteur qui dissèque avec beaucoup d' à-propos une certaine facette de la société suédoise, facette que j'avais d'ailleurs perçue en partie. Les personnages sont en plus admirablement dessinés et il n'y a guère que l'intrigue qui, sans être foncièrement mauvaise, ne sort pas pour autant des sentiers battus.
En tout cas, j'y reviendrai...

Gooneur - TOULOUSE - 40 ans - 11 juillet 2008


Bon polar 8 étoiles

Mankell est décidément un écrivain moderne qui est bien pour : son écriture et son style d’enquête réalité qui nous donne du fil à retordre pour trouver l’énigme.
On en apprend mieux sur Wallander et sa famille (père, ex-femme, fille, sœur) et on parvient même à comprendre comment il fait pour être assez seul (il a un tempérament à aller jusqu’au bout des choses et à se donner à fond).
L’enquête policière nous donne l’impression d’être réelle ce qui met de l’action dans l’ouvrage. Le sujet est d’actualité alors qu’il a été écrit en 1991 : la peur de l’étranger et l’importance de l’argent. L’intrigue est bien menée et on a vraiment envie de savoir comment ce fermier apparemment sans problème a réussi à se trouver dans un tel bourbier.
Je trouve que c’est un bon polar soft où l’intrigue nous pousse à vouloir tourner les pages, où les personnages sont perdus mais très amicaux.

Wakayoda - - 44 ans - 2 mars 2008


Un policier touchant de vulnérabilité 8 étoiles

Ah ces polars ! Toujours construits sur le même modèle. C’est intéressant au début lorsque survient le drame, l’assassinat ou bien qu’on découvre les victimes et qu’on décrit les lieux du crime. Ensuite, pour les pages du centre, ce n’est que du brodage, on étire la sauce, on décrit en long et en large tous les petits et gros problèmes personnels du policier vedette, on le flanque de collaborateurs dévoués qui épongent ses bêtises et pour corser le tout, on met en scène une très belle jeune femme portant des complets de prix et occupant un poste haut placé dans l’appareil judiciaire dont notre homme tombera très vite amoureux, allant jusqu’à en oublier sa femme récemment partie avec un autre. Et pour notre policier vedette, on le pare d’une personnalité désabusée, on le fait apparaître sous un jour pas très avantageux, on le fait grossir suite au départ de sa femme bien-aimée qui allait même jusqu’à lui couper les cheveux elle-même et lui acheter ses chaussettes ! On le fait chialer et s’humilier devant son ex inébranlable. En plus de son travail très prenant, notre pauvre gars doit donc gérer une situation familiale en lambeau assortie d’un vieux père sénile et d’une fille sur le bord de la délinquance qui ne donne pas souvent de ses nouvelles.

Vous pensez peut-être que je n’ai pas aimé ce livre ? Détrompez-vous ! J’ai lus les premières pages et j’ai su presque tout de suite que j’aimerais malgré les clichés et le manque d’originalité. Il est certain que je voulais connaître les assassins de ces deux meurtres répugnants mais je dois avouer que le personnage de Wallander a très vite occupé le devant de la scène avec ses problèmes familiaux à un point tel que la résolution des meurtres en devenait presque sans intérêt. Et bien oui, tout l’intérêt du livre pour moi est concentré dans le personnage de Wallander, magnifique de charme et de vulnérabilité. Il est conscient de ses faiblesses et se maudit de les avoir mais n’y peut rien bien qu’il prenne constamment de bonnes résolutions. Il m’a littéralement conquise ce Wallander ! Il se nourrit très mal, laisse la poussière s’accumuler chez lui, est invité chez la procureur (la belle jeune femme), boit trop et a envers elle des gestes déplacés qui lui valent une gifle retentissante et une mise à la porte. Il conduit sa voiture en état d’ébriété avancé et se fait coincer par ses collègues qui dissimulent sa faute. Il n’est pas en bonne forme physique et est vite essoufflé lorsqu’il poursuit un suspect. Il néglige ses promesses et se débat avec une floppée de responsabilités qui l’écrasent.

Un personnage très humain et attendrissant qui attire très vite la sympathie, en tous cas la mienne...

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 15 octobre 2007


Déçue... 6 étoiles

Je m'attendais à un livre beaucoup plus prenant.
J'ai trouvé la seconde partie longue et moins intense que la première. L'enquête piétine, et le lecteur aussi...

Le héros est de plus un peu trop humain à mon goût, maladroit, manquant de tact, parfois négligé, un peu buté, j'ai eu du mal à m'y attacher.

Par contre l'ambiance Suédoise est très bien rendue, et le style impeccable. Assez pour que je lise un second roman avec l'inspecteur Wallander? Pas forcémment...

Nelle - Bonne - 49 ans - 6 septembre 2006


Mon premier Wallander 7 étoiles

Attirée par les critiques élogieuses et profitant du temps libre estival, je me suis plongée dans la lecture de Henning Mankell en commençant par celui-ci, qui est le premier de la série des enquêtes du commissaire Wallander. J'ai été séduite, j'aime bien l'écriture de Henning Mankell, parce qu'il ne se contente pas de raconter une enquête policière, il brode tout autour avec les atmosphères et les problèmes de société.
Le personnage de Kurt Wallander est intéressant, un homme fragile, un être humain et non une machine policière. Je vais poursuivre mon exploration!

Sonia_P - Honfleur - 55 ans - 13 juillet 2006


Moyen 6 étoiles

Je suis plutôt déçue par ce Mankell-ci… Après un début tonitruant, l’énigme s’enlise et mon intérêt est retombé, comme un soufflé servi à table, impatient d’être dégusté par des convives qui tardent, tardent : et pfitt, raplapla le soufflé, et pouf, raplapla l’énigme… J’ai même relevé l’une ou l’autre incohérence. Ceci dit, cet opus nous permet de faire la rencontre de l’inspecteur Wallander que l’auteur réussit à rendre sympathique et réel. On a presque envie de lui donner une grande tape dans le dos, lorsqu’il peine, et de lui dire « allez, mon gars, t’es un bon flic, tu vas y arriver ». Et on l’entend répondre, grimaçant, « huh huh »…

Pas désagréable, mais pas exceptionnel non plus : en demi-teinte.

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 29 juin 2006


Découverte... 7 étoiles

Voilà que je découvre le désormais célèbre inspecteur Kurt Wallander, suédois de son état, séparé, déprimé, souffrant de la solitude et de ses quelques kilos en trop.
Qu’en est-il de l’immigration en Suède ? Faut-il faire confiance à tous ces réfugiés en attente dans des camps de fortune ? Ne laisse-t-on pas les portes frontières trop ouvertes ?
Difficile d’aborder un tel sujet sans entrer dans les clichés… Mais sans complètement les éviter, Mankell entrebâille la porte de la réflexion objective, sur les débordements racistes faciles, sur la gestion correcte ou non des candidats à l’immigration, sur la confrontation des mentalités, etc.
L’enquête se déroule lentement, difficilement, les soucis de Wallander lui embrouillent l’esprit autant que le mur semble impossible à franchir. Alors que la vérité, il le sait, se trouve derrière… Et le tout prend corps, malgré l’écriture froide et assez impersonnelle de Mankell, Wallander se dessine, faible et fort, simple et complexe, avec ses problèmes personnels et professionnels. Ce qui donne un tout grand intérêt au récit.
Intéressant donc, ce premier opus, agréable à lire, et visiblement intelligent. On sent l’auteur prendre ses marques. Il parait que ce n’est pas son meilleur, je m’attellerai donc à la suite bientôt, car me reste un petit goût insatisfait malgré tout…

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 30 mai 2006


Faire face à l'immigration 8 étoiles

Et voici la première enquête "en livre" de Kurt Wallander. Une sombre histoire de meurtriers qui s'en prennent à un couple de personnages âgées dans une ferme isolée. Crime crapuleux avec d'emblée, des interrogations sur la présence jugée trop forte d'étrangers en Suède, sur la politique à mener en matière de répression de l'immigration, sur les changements perçus par une société calme qui connaît de plus en plus les affres de la violence gratuite et meurtrière...
Dans ce premier volume de la série Wallander, on découvre les interrogations qui seront celles du commissaire (et de Mankell) tout au long de son oeuvre: la société suédoise dérive et va de plus en plus mal. Ici, la question de savoir si c'est la faute aux immigrés est posée. La Suède devrait-elle fermer ses frontières à l'immigration? Cela la protégerait-elle du crime?
Wallander semble penser que oui, mais au fur et à mesure, on réalise qu'il ne s'agit pas d'un jugement péremptoire ou d'une affirmation. Il se pose, comme ses concitoyens, des questions sur l'avenir du pays et réagit d'une manière simple (et pleine de bon sens populaire pourrait-on dire) face à l'image de l'immigration véhiculée par la presse et les rumeurs de bistrot. Si sur le plan de l'écriture, je trouve que ce titre est loin d'être le plus abouti de Mankell (mais c'est son premier polar, rappelons-le), on sent déjà la réflexion qu'il mène et la manière qu'il a d'aborder les événéments: formulée avec simplicité et accessibilité. Il se met dans la peau du citoyen lambda et nous fait partager des préoccupations qui sont celles de tout le monde. C'est du polar sociologique et c'est ce qui en fait le charme, il y a beaucoup plus qu'une enquête, c'est tout le portrait d'un pays, d'une société et de personnes qui s'interrogent, légitimement, sur l'avenir qu'ils vont connaître.

Sahkti - Genève - 50 ans - 18 mars 2006


meurtriers sans visage 9 étoiles

les livres de HANKELL sont intéressants ils nous montrent une Suède inconnue avec beaucoup de violence, beaucoup de problèmes dans ce pays, un policier déhenchanté un pays froid pas seulement en terme de climat

Grisette - - 85 ans - 9 juin 2005


Un polar sociologique 9 étoiles

Un couple de vieux agriculteurs a été sauvagement assassiné pendant la nuit, sans raison apparente. La sauvagerie du crime et le dernier mot prononcé par l'épouse, "étranger", déchaînent les passions dans la région de Scanie en Suède. Les camps de réfugiés deviennent la cible des plaisanteries les plus sombres qui dégénéreront, allant jusqu'au meurtre d'un somalien, père de 9 enfants.

En plein coeur de l'hiver, Kurt Wallander se retrouve avec ce monstrueux crime sur les bras, alors qu'il se débat avec des problèmes personnels : sa femme l'a quitté, son père présente des signes sénilité et sa fille semble pleine de rancune à son égard. De plus, un petit régime et une diminution de sa consommation d'alcool ne serait vraiment pas un luxe.

L'écrivain suédois écrit de brillants polars que je qualifierais de sociologiques. Avec "Meurtriers sans visage", il signait le premier opus d'une série d'enquêtes menées par Kurt Wallander, sorte d'anti-héros, bourré de défauts, affrontant des difficultés familiales et donc loin d'être parfait! Même s'il résout les enquêtes, ça ne l'empêche pas commettre des bourdes, parfois énormes.
H. Mankell ne se contente pas de signer de simples polars, il dénonce véritablement certains problèmes de la société suédoise en les mettant en lumière. Il ne juge pas mais fait état des faits. Dans ce livre, il dénonce la politique menée à l'encontre des étrangers en faisant un état des lieux de l'opinion suédoise sur la question. Son héros, lui-même, n'est pas à l'abri de certains préjugés.

Un excellent polar qui se distingue par sa modernité.

Féline - Binche - 46 ans - 25 mai 2005


Sympathique 6 étoiles

Dans ce premier polar, Mankell passe beaucoup de pages à camper son inspecteur Wallander qu’il va utiliser tout au long de la série. Il est étonnant de voir le débat houleux entourant ce roman sur CL. En fait, ce débat va beaucoup plus loin en quelques paragraphes que dans le roman de Mankell (que plusieurs ont admis ne pas avoir lu)

L’auteur fait un constat sur l’immigration en Suède, mais il n’aborde pas toutes les ramifications et l’impact sur une société de cette immigration. Il s’agit d’un polar après tout, avec une intrigue assez simple et beaucoup de pistes qui ne nous mènent nulle part. Une histoire avec un certain charme nordique, original dans le genre.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 20 décembre 2004


le premier polar de Mankell 10 étoiles

Comme tophiv, je suis une inconditionnelle de Mankell. J'avais omis de mentionner qu'il s'agissait de son premier livre et qu'on y découvre déjà tous les ingrédients qui feront son succès : les interrogations sur le devenir de la société suédoise, les réflexions sur les phénomènes de notre temps, les préoccupations nouvelles de la police, la difficile conciliation de la vie personnelle avec le métier de policier consciencieux. Tous ces éléments intelligemment développés font le succès de son oeuvre et me font affirmer qu'il est définitivement le meilleur auteur de polar au monde.

Darius - Bruxelles - - ans - 16 mai 2003


Sur l'utilité de l'immigration 8 étoiles

Il est bien certain que ces cultures étrangères, dans la mesure où elles respectent nos valeurs de base, ont beaucoup de choses à nous apporter. Tu cites certaines de leurs qualités et il convient, entre autres, d'y ajouter qu'elles aident à nous ouvrir les yeux sur le monde et les autres. Mais cela ne peut fonctionner que s'ils s'intègrent et marquent la volonté de le faire, sans pour autant perdre leurs droits à la différence. Nous avons aussi tout à gagner de la volonté qu'ils apporteraient dans les activités qu'ils entreprendraient chez nous. Pour exemple: à Paris le nombre des petits bistrots et des épiceries de quartiers qui disparaîtraient s'ils n'y avait plus les étrangers pour les tenir et en vivre !... Mais il n'y a pas de raisons pour qu'ils soient confinés à cela et puis la génération suivante devrait pouvoir grimper !... Mais je maintiens que toute politique par trop libérale ne fera jamais que le jeu de l'extrême droite et que donc cette politique se retourne en définitive contre eux, mais aussi contre tous les autres non-racistes et même tous les démocrates !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 15 mai 2003


intégration 10 étoiles

Allez, pour une fois, je me lance !
Non Jules, ta réponse ne me semble pas de nature à te taxer de "raciste", cependant j'y apporterais une petite nuance : il est vrai que l'immigration ne fonctionne que si un lien peut se faire avec les nouveaux arrivants. C'est vrai que pour éviter ce chaos, ceux ci se doivent de faire un effort envers la culture du pays qui les accueille, de respecter les lois en vigueur et de bannir les côtés incomptatibles de leur culture avec ce pays, mais c'est aussi de notre devoir de respecter également leurs différences, de faire quelques concessions et peut être de reprendre à notre compte les points positifs de leurs cultures ( et oui, il en existe : souvent un plus grand respect des ancètres, entraide social plus poussée ...). Ce n'est pas parce que c'est notre pays d'origine que nous avons plus de droit sur lui ! Le hasard nous a fait naître ici, c'est une chance qu'il faut savoir partager sans évidemment la gacher. Bref, l'assimilation forcée, à 100%, n'existe pas, il faut juste parvenir à un équilibre, et comme tout équilibre, il est difficile à trouver.
Et gardons bien à l'esprit que peut être un jour, si les délocalisations continuent à s'accélerer et si la puissance économique se déplace un peu, c'est peut être nous qui partirons travailler sous d'autres cieux ...
De toute façon, on ne résoudra pas l'immigration en limitant ou en libéralisant les arrivées, la seule solution reside dans un meilleur partage des richesses au niveau mondial, dans un éveil économique du tiers monde ... pour que les gens n'aient plus le besoin ou l'envie de quitter leur pays. Mais nos dirigeants ne semblent pas vraiment intéressés par l'aide à leurs voisins pauvres sinon par des rares chèques médiatiques n'apportant au final aucune aide réelle.


Voilà, à part ça, je n'ai pas non plus lu le livre mais étant un fan de Mankell, je mets le maximum ...

Tophiv - Reignier (Fr) - 49 ans - 15 mai 2003


Tentative de réponse à Darius 8 étoiles

Tout au moins à certains questions qu'elle se pose. Est-il possible de maintenir une politique libérale en matière d'accueil tout en ne provoquant pas le chaos et où est la limite ? L'ennui avec ce genre de question c'est que pour les mouvements anti-raciaux et pour la gauche en général (toujours plus idéaliste et ouverte que la droite), la moindre tentative de restriction en ce domaine est qualifiée des pires adjectifs du type "raciste", "néonazis", "xénophobe" j'en passe et des meilleurs. Le pragmatisme n'est pas la qualité première de ces groupements. En outre, ils sont composés en majorité d'intellectuels ou tout au moins de gens qui ne font pas partie des "masses" Ils ne pensent donc pas comme ces "masses" et sont, par la suite, étonnés des réactions que leurs positions ont entraînées. Si Le Pen représente ce qu'il représente c'est, en grande partie, grâce à l'excès de libéralisme voulu par les "idéalistes". A force de vouloir aller trop loin dans leurs idées, ils creusent leurs tombes car le "peuple" ne suit pas et devient de plus en plus nombreux à voter pour un Le Pen. L'idéalisme (mais c'est tout à fait contraire à sa nature) devrait se limiter au possible, au tolérable par les autres, au tolérable pour les "masses" A ne pas vouloir comprendre cela, le chaos devient possible. Tout groupe a besoin d'une identité, tout au moins extérieure. Si celle-ci vient à être mise en danger par le comportement volontairement différent d'un grand nombre de personnes "accueillies" celles-ci vont provoquer un phénomène de rejet qui sera d'autant plus grand qu'ils seront plus nombreux. Etant plus nombreux, ils auront davantage tendance à vouloir s'afficher et leur présence sera d'autant plus flagrante et mettra d'autant plus le sentiment d'identité des locaux en danger. Réactions !... Il fut un temps où les nouveaux immigrants voulaient s'intégrer et faire partie de l'entité dans laquelle ils avaient choisis de venir. Aujourd'hui il n'en est plus de même. Ils veulent s'afficher différents et entendent bien le rester. Là où ils sont trop nombreux les problèmes naissent et c'est évident et normal.
Alors, à nouveau, les mouvements anti-racistes et de gauche interviennent et défendent ce droit à la différence (droit qu'intellectuellement j'accepte tout à fait, mais la pratique...) Le port du tchador par les jeunes filles dans les écoles laïques en est un exemple. Personne ne les oblige à aller dans une laïque. Elles le font et hurlent au scandale quand elles ne peuvent afficher leur religion ! Une fois de plus, le manque de réalisme de ces mouvements aboutit à augmenter les tensions entre les locaux et les immigrés. Qui rêve encore de faire changer d'opinion "Dupont La Joie" sur ce genre de sujets ?... Et quelle erreur des idéalistes de croire en cela ! C'est eux qui provoqueront le chaos ! Et ils arriveront au résultat tout à fait contraire que ce qu'ils espéraient !
Il est évident que nos démocraties doivent rester des terres d'accueil possibles, mais nous ne pouvons recueillir la totalité des mécontents de la planètes sous peine d'imploser !... Cela me paraît tellement évident qu'il faudrait être aveugle pour ne pas le voir et le comprendre ! Ajoutons encore un élément essentiel: qui peut prétendre que chaque entité sur cette terre a les mêmes conceptions de ce qu'est le droit à la vie ?... Qui va prétendre que chaque entité de cette terre considère ce droit comme essentiel ? Nombreux sont ceux qui nous viennent d'entités dans lesquelles ce droit ne représente rien sauf le bon vouloir du plus fort ! Et ils transportent leurs conceptions chez nous et les appliquent... Et c'est de plus en plus à cela que nous allons être confrontés dans l'avenir. Regarder ce que sont les scrupules des islamistes algériens, Afghans, Pakistanais ou autres. Mais c'est vrai dans d'autres pays bien plus proches de nous. Avec une politique des plus libérale qui allons-nous accueillir chez nous et quel sera le monde dans lequel nos enfants devront vivre ?... Je sais que je serai taxé de raciste pour cette réponse, j'estime pourtant ne pas l'être. Je revendique simplement le droit à la survie de ma culture, de mon entité et au qualificatif de "pragmatique".
Je ne peux mettre des étoiles au livre, elles sont donc pour la critique de Darius.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 15 mai 2003