Un jour par la forêt
de Marie Sizun

critiqué par Ori, le 9 octobre 2013
(Kraainem - 89 ans)


La note:  étoiles
Quand une école buissonnière risque de muer en fugue
Je retrouve ici l’une de mes romancières de prédilection et son immense aptitude à décrypter les déchirements de l’enfance, à trouver les mots pour décrire avec minutie et perspicacité ce qui est difficilement verbalisable par les jeunes.

Sabine, une fillette de onze ans n’est plus heureuse dans son école à Paris et, sauf en classe de dessin, elle rêvasse tout au long de ses cours. Des échecs scolaires à répétition conduisent sa professeur de français à désirer rencontrer les parents, et c’est la catastrophe pour la petite dont les parents sont divorcés.

Le père de l’enfant a en effet pris ses distances tandis que la maman, dont la fille a un peu honte, fait des ménages et sera vraisemblablement peu en mesure de soutenir à armes égales un entretien avec sa professeur.

Sabine décide donc de faire l’école buissonnière pour échapper à l’angoissante réalité du jour qui l’attend. Son cartable vide sur le dos, mais riche d’une pomme, elle emprunte le métro, atterrit au parc de Vincennes avec devant elle la perspective d’une pleine journée de rencontres, bonnes ou mauvaises, celles qui risquent de faire culbuter une vie entière.

Tout au long de l’ouvrage, Marie Sizun plonge son lecteur dans les émotions, mais surtout dans l’émotion, avec une immense et contagieuse empathie pour la jeunesse en proie à l’incertitude, la solitude, la souffrance.

Un petit regret, toutefois : malgré une fin achevée, ce roman m’a semblé peut-être un peu court.