Le bateau d'Emile
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 6 octobre 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Des excellentes, des excellentissimes
Sous ce titre générique se cachent neuf nouvelles remarquables de l’ami Georges. Des remarquables et même des excellentes – et pour cause ! -. Et parmi elles, trois (au moins) excellentissimes.
* « La femme du pilote « : Madeleine vivait avec Porel. Puis elle est partie, puis elle est revenue, puis (drame)…
* « Le doigt de Barraquier « : le truand Barraquier et Charlotte, l’entraineuse de La Boule Rouge …
* « Valérie s’en va « : Valérie, la vieille maman et les cornichons … Excellentissime !
* « L’épingle en fer de cheval « : la double vie de Charles Boutet … (note : ces gens-là habitent rue de l’enseignement, rue Pasteur + souvenirs de l’enfance liégeoise de Simenon).
* Le baron de l’écluse « : un baron sans le sous navigue sur un bateau de plaisance vers la côte d’Azur … (on en a tiré un film).
* « Le nègre s’est endormi « : partie de bridge à trois dans la brousse au Congo belge …
* « Le deuil de Fonsine « : la haine féroce entre les deux sœurs Sirouet, Fernande et Fonsine, qui habitent la même demeure … Excellentissime !
* « L’homme à barbe « : Nicolas, un sdf, partage la chambre de Paul chez la tante de celui-ci …
* « Le bateau d’Emile « : Emile et ses innombrables petits verres. Emile, Fernande et le bateau : là il faudra choisir … (on en a tiré un film). Excellentissime !




Extraits

- Combien de milliers et de milliers de petits verres avait-il bu chez lui ? Hein ? … S’il fallait compter … A dix … A vingt par jour … Et ceux qu’il offrait …. Car il avait la tournée facile … Pas par bonté …Pas par générosité …. Parce qu’il était un homme, parce qu’il était Emile et qu’Emile était capable de payer à boire à n’importe qui …

- Il tira toute une poignée de petits billets de sa poche, parce qu’un homme, un vrai, ça ne s’amuse pas à arranger les billets dans son portefeuille comme des livres dans une bibliothèque.
Le bateau d'Emile 7 étoiles

Je vais être franc, sans la critique de Catinus (que je remercie au passage) je n'aurais jamais eu l'idée de lire ce très court livre de petites nouvelles.
Curieusement l'édition qui m'est tombée entre les mains n'en contenait que sept. Manquaient "le deuil de Fansine" et "l'homme à barbe".
Je n'ai pas retrouvé le Simenon des grands jours car il m'a semblé que les textes étaient inachevés, mais il n'empêche que cela vaut la peine d'être lu.

Monocle - tournai - 64 ans - 9 mars 2014