La Casati, la muse égoïste
de Vanna Vinci

critiqué par Pucksimberg, le 2 octobre 2013
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Biographie romancée d'une diva excentrique
Luisa Amann, dite La Casati, est une marquise italienne haute en couleur. Femme excentrique et muse de nombreux artistes, elle souhaitait être immortalisée par la peinture et par la photographie. On connaît son visage au regard étrange chez Man Ray et certains tableaux dans lesquels on la voit nue. Pour marquer les esprits, elle organisait des soirées qui auraient pu concurrencer celles de Gatsby le magnifique, se promenait avec des guépards en laisse, et n'hésitait pas à jouer avec son corps afin de marquer les esprits. Sorte de Lady Gaga avant l'heure, elle considérait son corps comme une oeuvre d'art et avait, paraît-il un regard singulier, envoûtant. Elle a collectionné les aventures amoureuses, l'un de ses plus célèbres amants est sans nul doute Gabriele d'Annunzio qui s'inspira d'elle pour l'un de ses textes.

Cette bande dessinée est une biographie de cette femme fascinante qui passa de la lumière à l'ombre, de la jeunesse séduisante à une vieillesse dans la pauvreté. Les dessins sont réussis, tout comme le choix des couleurs. La Casati, rousse incendiaire, illumine chacune des pages de cette oeuvre. Parallèlement à ces scènes pleines de vie, l'on a des interventions de personnes qui l'ont côtoyée. Ce qui surprend souvent, c'est que certains personnages témoignent alors qu'ils sont déjà morts au moment de la narration de certains épisodes, ce qui crée un climat d'étrangeté qui m'a un peu gêné.

Cette bande dessinée reste une belle évocation d'une femme marquante qui est à elle seule une oeuvre d'art, un parfait témoignage d'une époque, les années folles, et l'on se plaît à plonger dans cet univers décomplexé et artistique.