Le tableau du Maître flamand
de Arturo Pérez-Reverte

critiqué par Féline, le 12 mai 2003
(Binche - 46 ans)


La note:  étoiles
Qui a tué le cavalier?
Julia, jeune restauratrice de tableaux, se voit confier la remise à neuf d'une oeuvre du XVème siècle. Cette toile, "La partie d'échecs" de Pieter Van Huys, représente un seigneur et un chevalier disputant une partie d'échecs, avec en arrière plan, une jeune dame en noir en pleine lecture.
L'analyse de la peinture aux rayons X révèle une mystère inscription : "Qui a tué le cavalier?". Intriguée, Julia se lance dans une enquête historique palpitante pour découvrir la clé de l'énigme soumise par Van Huys. Elle y entraîne César, son vieil ami de toujours, Menchu, son amie qui lui a confié le tableau et Alvaro, son ancien amant et historien de l'art. Persuadés que la solution se trouve dans la partie d'échecs commencée il y a 5 siècles, ils font appel à Munoz, un joueur professionnel.
Mais ce qui ne devait être qu'un jeu prend rapidement une tournure dangereuse. Un mystérieux joueur anonyme semble désireux de poursuivre la partie du tableau et sème la mort sur son chemin, identifiant les proches de Julia aux pièces du jeu. A l'énigme de la toile s'ajoute celle de l'identité du meurtrier actuel.
Arturo Perez-Reverte nous offre un polar captivant, qui se distingue par son originalité. La peinture flamande, l'histoire et la logique du jeu d'échec se trouvent mises au service de deux intrigues, séparées par cinq siècles, qui s'entremêlent et se relient étrangement. En plus d'un suspense magistral, il nous offre une belle palette de personnages, baroques, attachants et dotés de caractères bien trempés. A lire, et pas seulement par les amateurs de romans policiers!
Des idées intéressantes mais un ensemble confus 6 étoiles

J'ai abordé ce livre selon sa classification "roman policier".
Ce fut là une première raison de rester sur ma faim. L'intrigue policière vient vraiment au second plan et ne sert que de trame, voire de prétexte au roman.

Le fait de traiter de la peinture flamande et d'émailler le parcours de phases de jeux d'échec m'apparaît comme une excellente idée.
Entrer dans des mondes différents est d'ailleurs un aspect important pour moi dans la lecture de ce genre littéraire.
Ce fut là la deuxième raison de rester sur ma faim car l'ensemble est articulé de façon confuse. Dans un roman policier il est logique que l'auteur cherche à "promener" son lecteur, ici il le perd.

La troisième raison de rester sur ma faim réside dans le dénouement car les explications du meurtrier restent également assez confuses.

Enfin, reste le style. Là aussi j'ai trouvé une certaine confusion ou tout au moins un manque de continuité nécessitant de s'adapter selon les moments et nuisant donc au déroulé de la lecture.

En conclusion, je ne peux pas dire que c'est un mauvais ouvrage mais il faut l'aborder en sachant que l'aspect policier ne porte pas le roman.
A partir de là, on peut se concentrer davantage sur le contenu traitant de l'art et par conséquent en apprécier la teneur.


A partir de là, difficile de donner une note.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 22 mai 2019


Échecs et meurtres en clair obscur 8 étoiles

Voilà un bon polar que j’avais découvert il y a quelques années et m’étais promis de relire. Le scénario est parfaitement construit à partir d’une peinture de maître du XVème siècle représentant une funeste et mortelle partie d’échecs. Julia, la restauratrice du tableau, est entraînée contre son gré dans cette partie qui semble trouver son prolongement avec de mystérieux messages anonymes déposés par un joueur d’échecs. Chacune des prises du « corbeau » sur l’échiquier s’accompagne ainsi d’une mort violente touchant l’entourage de la jeune femme.

J’ai donc pris grand plaisir à lire ce récit très bien écrit, fascinant jeu de miroirs très captivant avec des personnages attachants et finement décrits psychologiquement. Le texte fait l’objet d’insertion d’échiquiers à chaque déplacement des pièces pour mieux visualiser la partie. On n’est obligé ni de connaître ni d’aimer les échecs pour apprécier l’histoire, et on peut même avoir envie de s’y initier. Quant au tableau, il est si bien évoqué qu’on se le représente très facilement. Moi-même j’ai dû procéder à des recherches sur le net pour m’assurer qu’il n’avait pas été réellement peint !

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 22 février 2015


Agréable 6 étoiles

Julia est une jeune restauratrice de tableaux. Elle travaille sur la partie d’échecs de Pieter Van Huys : deux chevaliers assis de part et d’autre d’un échiquier sur lequel se déroule une partie. Au second plan, une femme de noir vêtue tient un livre. Les rayons X révèlent le message : qui a tué le chevalier ? Mais alors, qui sont les personnages du tableau, qui est le chevalier, et qui l’a tué ? Quand les recherches de Julia sont suivies d’un meurtre, l’histoire prend une autre tournure.
Il n’est pas nécessaire de jouer aux échecs pour apprécier le roman. Seulement les quelques pages techniques consacrées à la partie d’échecs n’apportent rien. Reste un roman policier agréable.

Ravenbac - Reims - 59 ans - 6 décembre 2014


Plus compliqué qu'une partie de dominos 6 étoiles

Abordant cette lecture sans autre information que l'illustration de la couverture, je fus d'abord surprise de trouver une histoire contemporaine. Je m'attendais à une lecture comme celle de la "Jeune fille à la perle" (de Tracy Chevalier), une histoire se déroulant... à l'époque du tableau concerné !
Première et intense surprise donc.
Puis intéressée par l'énigme cachée dans le tableau, j'ai trouvé le personnage de Julia bien sympathique, j'ai apprécié la galerie de personnages qui l'entoure: l'originalité des ses amis, Menchu, César, Alvaro, l'intrigant Munoz.
Mais voilà, je n'y connais pratiquement rien au jeu d'échecs. Même si je savais, comme Julia que c'est "un jeu aux règles un peu plus compliquées que celles des dominos".
Et si j'ai admiré la performance de l'auteur d'écrire une énigme policière comme une partie d'échecs, j'ai "traîné" sur ces pages, gênée aussi par le format du livre, son poids, la police, la couleur du papier daté de 1993.
Troisième livre de l'auteur dont j'apprécie la qualité de l'écriture, je reste sur des sentiments très mitigés en refermant celui-ci.

Marvic - Normandie - 66 ans - 16 juin 2013


à tenter 6 étoiles

Difficile de parler de ce roman. Il a quelque chose d'envoûtant, mais également de très agaçant. Les personnages sont caricaturaux au possible, irritants, l'écriture est prétentieuse, avec un je ne sais quoi de précieux qui rend la lecture vraiment pénible. Et pourtant ! Cette partie d'échecs jouée à travers les siècles, cette plongée dans une oeuvre d'art, cette quête vertigineuse prenant naissance dans un tableau, quel délice!
Il faut passer sur pas mal de choses pour se laisser glisser dans cette histoire, mais ça vaut le coup...

Valadon - Paris - 43 ans - 5 novembre 2010


Echec et mat 10 étoiles

Autour d'une toile de valeur représentant une partie d'échecs se déroulant cinq siècles plus tôt, une autre véritable partie d'échecs va s'engager entre un tueur au mystérieux mobile et la jeune femme chargée de restaurer la toile.

Dans ce thriller, Pérez-Reverte adopte un style d'écriture très différent des Alatristes, mais toujours aussi agréable, et nous plonge au milieu d'un drame haletant dans lequel l'histoire, l'art et les échecs trouvent chacun leur place.

Frankgth - - 54 ans - 22 juin 2010


Une idée profonde traitée de façon superficielle 6 étoiles

« Le tableau du maître flamand » est un bon polar, avec une idée originale et un jeu de correspondances intriguant entre la partie d’échec du tableau et le monde réel (maladroitement souligné par des petits schémas au cas où on n’aurait pas saisi). J’ai aussi apprécié l’érudition de l’auteur, ou du moins son effort pour se documenter en matière d’histoire de l'art, de mathématiques, d’échecs…
La première déception se trouve dans les personnages : très typés, à la limite de la caricature, leurs traits et tics sont soulignés avec lourdeur chaque fois qu’ils entrent en scène, au cas où on n’aurait pas encore compris. Perez-Reverte met plus de finesse dans la description des tableaux et de la musique que dans celle de ses personnages… et encore ! Des pages entières sur Bach, les échecs et la logique mathématique sont inspirés de « Gödel, Escher, Bach » de Douglas Hofstadter.
Malgré tout, le livre est agréable à lire et l’auteur tient en haleine le lecteur (surtout quelqu’un comme moi qui ne devine jamais le nom de l’assassin…).
La deuxième déception vient du dénouement dans le monde réel (l’intrigue posée par l’inscription du tableau est au contraire simple et efficace). Le final est tiré par les cheveux, avec des pages d’explications pseudo-psychologiques pour trouver de soit disant motifs aux crimes odieux commis par l’assassin, en contradiction totale avec l’image qui était donnée de lui.

Romur - Viroflay - 51 ans - 22 mars 2009


Déçue à mon insu... 6 étoiles

C’est mon premier livre de cet auteur, il m’a été conseillé par une amie, j’avoue avoir été surprise mais aussi déçue. Je dois dire que l’intrigue est sympa mais ne jouant pas aux échecs, et n’ayant aucune connaissance dans ce jeu, je n’ai pas pu devancer les paroles de Munoz ou réfléchir sur les parties. Les subtilités de l’intrigue m’ont certainement échappé, j’en ai été donc très frustrée.
De plus, j’ai trouvé l’assassin avant la fin. Les personnages sont sympas : Julie (= solitaire) qui n’a pas d’attache et qui peut perdre le peu qu’elle, devient vraiment attendrissante. L’intelligence de Munoz et de César est surprenante et fait le charme du livre.
Pour conclure c’est donc un livre agréable à lire dans un certain style littéraire élaboré mais dont certains côtés m’ont dérangée. Je n’ai donc pas été complètement conquise par cet ouvrage.

Wakayoda - - 44 ans - 8 mars 2009


Echec et ... pas mat du tout! 8 étoiles

N'ayons pas peur des mots: c'est très très bon!

Même si parfois un peu alambiqué, ça reste un excellent suspense, bourré de références aux échecs, et je peux comprendre ceux qui ont lu ce livre sans savoir y jouer, ce serait un peu comme lire un livre écrit en chinois quand on connaît le japonais...

Bref, j'ai aimé, beaucoup!

Olivier1180 - Bruxelles - 53 ans - 29 octobre 2007


Très bon ! 8 étoiles

J'ai lu ce livre en vacances et je l'ai beaucoup aimé.

Comme toujours chez Reverte il y a cette grande érudition et puis cette partie d'échecs est incroyablement passionnante.

Elle devrait encore l'être plus pour celui qui jouerait aux échecs que pour un autre.

Les personnages sont également très bien décrits et sympathiques.

Un livre des plus agréables à lire.

Dans son genre, je lui mets quatre étoiles.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 17 septembre 2007


Subtil ! 7 étoiles

A. Perez Reverte a écrit ce roman en 1990 ce qui à l'époque devait être une réelle surprise par son intrigue et ses énigmes cachées. Le genre est maintenant très répandu.

L'auteur a un style bien à lui, les caractères sont remarquablement décrits et l'idée de base de l'intrigue formidable. Le personnage de César par exemple est remarquable.

On peut reprocher certains passages qui manquent de rythme. Disons que c'est beaucoup plus intellectuel que physique. Les joueurs d'échecs se régaleront, les amateurs d'Histoire un peu moins.

Domimag - - 67 ans - 6 juillet 2007


Vraiment déçu... 6 étoiles

Je ne m'attendais pas à une oeuvre si contemporaine. Le titre me laissait imaginer un monde plus ancestral avec des connaissances plus approfondies dans le domaine de la peinture. Je pensais voyager davantage dans le passé et découvrir des énigmes d'un temps plus ancien...

Le livre n'est pour moi qu'une description d'une partie d'échec comme on en voit des centaines dans les ouvrages spécialisés.

L'intrigue n'est pas ponctuée de retournement de situation ou de coup de théâtre... décevant.

Tfc_psg - - 43 ans - 21 juillet 2006


Spoiler ! 6 étoiles

Ceci est ma toute première critique... alors soyez indulgents s'il vous plait !

J'ai aimé ce livre mais je pense que je l'aurais encore plus apprécié si je n'étais pas allée sur un autre site de critiques littéraires (dont je tairai le nom) qui révélait l'identité du tueur et du mystérieux joueur d'échec.
Alors par pure vengeance je vais faire de même ici....
Mais non je plaisante, lire doit rester un plaisir alimenté par le suspense, alors je ne vous ferai pas ça.

Pour tout vous dire, j'avais un peu peur avant de commencer cette lecture... Je n'ai jamais joué aux échecs de ma vie et j'angoissais de ne pas comprendre l'intrigue pour cette raison...
Mais non, suis-je bête !
Tout est merveilleusement bien expliqué, les schémas sont là pour nous aider, et finalement, j'ai TOUT compris !

Une intrigue bien ficelée, des personnages peut-être un peu trop typiques à mon goût mais intéressants tout de même. Pérez-Reverte parvient à faire une bonne analyse psychologique des héros, ce qui est rare dans un polar.

Petit bémol : l'auteur s'enfonce parfois dans le blabla artistique, nécessaire bien sûr, mais à petites doses. Je me suis donc parfois laissée surprendre à "sauter des passages" pour retourner plus vite à l'intrigue.

Une bonne lecture tout de même, merci Monsieur Pérez-Reverte !

Muchado - Paris - 43 ans - 21 avril 2006


Faux maigre 8 étoiles

A y regarder ce livre est plutôt mince mais attention, c’est du concentré, du dense, à classer dans la catégorie des faux maigres. Il fallait beaucoup de doigté pour mêler l’histoire de personnages représentés sur un tableau du 16ème siècle avec celle de Julia, restauratrice en œuvre d’art qui devient selon ses propres dire Docteur Watson à la recherche de la pièce qui a pris ou tué le cavalier blanc absent de l’échiquier qui figure également sur le tableau. Cette énigme est un brin complexe mais tellement brillante qu’elle reste lumineuse. Les personnage sont dépeints avec une minutie digne de ce grand maître flamand à l’origine de ce très beau roman à suspens. A ranger à côté de "La défense Lujine " " La tour prend garde " " Le joueur d’échecs " et tous les autres romans où l’échiquier est au centre de l’intrigue.

Ena - Le Gosier - 62 ans - 13 décembre 2004


Bon suspense 7 étoiles

J'ai apprécié la lecture de ce roman de Perez-Reverte, mais je dois avouer que je n'y ai pas retrouvé la surprise et le charme de "Club Dumas", le livre qui m'avait fait découvrir cet auteur.
Un peu comme avec Iain Pears : "L'affaire Raphaël" m'a moins envoûtée (tout en me plaisant, je tiens à le préciser) que "Le cercle de la croix".
Quoi qu'il en soit, "Le tableau du Maître flamand" est une lecture agréable avec une bonne intrigue et un style bien ficelé qui nous tiennent en haleine de la première à la dernière page. De quoi nous changer des traditionnels polars navrants dont on devine la fin dès la quinzième page !

Sahkti - Genève - 50 ans - 5 mai 2004


Placer des pions 6 étoiles

Outre cette idée brillante du message dans le tableau du maître flamand, le reste est plutôt fade pour un polar. Une intrigue assez conventionnelle dans le fond. Un meurtrier qui ne surprend pas. Et des personnages unidimensionnels qui sont placés là, comme sur un jeu d'échec, pour jouer leur rôle dans l'histoire.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 2 février 2004


fin des propos obscurs 8 étoiles

Sans m'offusquer des jeux de mots, si drôles, sur mon nom, je souhaiterais éclaircir mon propos "sur le vif" : quand on dit qu'un livre est présenté "comme une oeuvre d'Arturo Perez-Reverte", ou "attribué à Arturo Perez-Reverte", ne laisse-t-on pas entendre que cette paternité est douteuse ? Si on montre que Perec est une graphie pour Peretz... et qu'on ne parle que de Pérec là où on devrait parler de Peretz-Reverte.. (fin du propos). http://lemonde.fr/article/…

Rotko - Avrillé - 50 ans - 31 août 2003


Un échafaudage qui donne le vertige 8 étoiles

J'ai découvert A. Perez-Reverte grâce au "tableau du maître Flamand". Il compte parmi mes favoris. L'auteur construit un échafaudage qui donne le vertige et le lecteur se demande comment le romancier parviendra à sceller la clé de voûte. Plus on avance dans le roman et plus on lui souhaite bonne chance. Et, de fait, la fin nous laisse sur notre faim.Mais quoi, le vertige n'en valait-il pas la peine ? Le jeu n'en valait-il pas la chandelle même si la chandelle s'avère n'être à la fin qu'un feu d'artifices (le "s" est voulu). Il est de ces pièges où l'on se prélasse.

Persée - La Louvière - 73 ans - 31 août 2003


Rotko, Rosko, Royco... 8 étoiles

Je viens de relire les critiques à propos de ce livre. Je ne vois pas où il est sous-entendu que Georges Perec (mort en 1982!) pourrait en être l'auteur. Je me faisais juste la réflexion que ce livre, dont deux thèmes évoquent des romans de Perec (la peinture, comme dans "Un cabinet d'amateur", et le jeu d'échecs, comme dans "la Vie mode d'emploi") était signé "Perez-Reverte", soit un nom de même origine que celui de Perec (admirons aussi les 5 "e" successifs!) ; cette double coïncidence m'amusait.
Loin de moi l'idée de croire que Perec peut encore écrire alors que ses cendres dorment au père Lachaise. Perec n'est pas Perez, comme Rotko n'a rien à voir avec le président Rosko, ni avec les produits Royco.

Lucien - - 69 ans - 29 août 2003


perec et peretz ! sur le vif !! 8 étoiles

je risque d'attirer les foudres, mais c'est la première fois qu'on me laisse entendre que perec pourrait être l'auteur du tableau ! certes je connais le penchant de perec pour le canular, mais aussi sa propension et celle de ses disciples, au canular au carré : laisser entendre qu'une oeuvre attribuée à untel serait en fait, et pour les initiés, l'oeuvre de perec !! mdr ! ainsi l'adagio d'albinoni etc... et sauf preuve établie, je reste sceptique mais ouvert à toute éventualité, dans la prudence, sage conseillère :-)

Rotko - Avrillé - 50 ans - 29 août 2003


Echec et mat 8 étoiles

Je ne suis pas une fana de la littérature policière mais une amie libraire, amoureuse de ce genre littéraire, me suggère depuis peu différents auteurs, différents coups de coeur. Et ainsi me suis-je retrouvée avec ce livre entre les mains...
Il y a 5 siècles, un peintre peint un tableau... Cinq siècles plus tard, une jeune restauratrice doit restaurer le tableau et se retrouve finalement mêlée à une histoire tout à fait surprenante...
Tout est inattendu dans ce livre. On y apprend quasiment à jouer aux échecs... Car toute l'intrigue tourne autour du monde des échecs. (bien populaires les échecs depuis quelques temps il me semble !) Et aussi complexe que ce jeu paraît au départ, on finit par s'y retrouver, y prendre goût, en redemander...
Je donne donc un "A" pour Le tableau du Maître flamand qui nous entraîne loin des sentiers battus.

Vanille - Chelsea - 56 ans - 29 août 2003


OK, Lucien 8 étoiles

Bravo Lucien pour ces précisions.

Thomas Fors - Beloeil - 88 ans - 28 août 2003


Perez, Pérez, Perec, Peretz... 8 étoiles

J'avais bien aimé cette intrigue où se mêlaient peinture et jeu d'échecs, comme dans un roman de... Perec. Ce polar m'avait d'ailleurs été prêté par un ami grand amoureux de Perec. Je note que ce livre a déjà été critiqué par Féline qui l'attribue à Arturo Perez-Reverte, tandis que Vanille (le joli pseudo!) le présente comme une oeuvre d'Arturo Pérez-Reverte. Les patronymes Perec et Perez (tous deux sans accent) ont la même origine. Georges Perec n'était pas du tout breton mais juif. "Perec" est une graphie pour "Peretz". Par tradition (écrit David Bellos, le biographe de Georges), toutes les branches du clan Peretz descendent de l'un des fils jumeaux que Judah eut de sa belle-fille Tamar. Et le mot "Péreç" signifie... trou... On comprend l'importance de cette précision onomastique quand on sait à quel point l'auteur de "La Vie mode d'emploi" était fasciné par le vide, la disparition.

Lucien - - 69 ans - 28 août 2003


Affrontement sur tous les tableaux. 8 étoiles

Arturo Pérez-Reverte, le tableau du Maître flamand, JC Lattès.
Chargée de restaurer un tableau ancien qui représente des joueurs sur une partie d'échecs, Julia découvre une inscription visible aux seuls rayons X : "Qui a tué le cavalier ?".
S'agit-il d'une pièce du jeu ou de l'un des joueurs ? Telle est la première énigme de ce tableau "en abyme". L'échiquier, avec ses cases noires et blanches, renvoie à la partie d'échecs qui se déroule sur le damier à carreaux blancs et noirs, cher aux maîtres flamands. Cette scène se reflète elle-même dans un miroir à l'intérieur du tableau. Au spectateur de déchiffrer par le regard, et tout autre moyen, l'oeuvre et ses intentions...
Or l'enquête historique menée par Julia et un antiquaire de ses amis entraine des conséquences inattendues et dramatiques. Elle devient, au sens propre, une véritable partie d'échecs avec un invisible adversaire : les protagonistes découvrent que dans cette affaire, ils sont eux-mêmes représentés par les figures de l'échiquier, manipulés à leurs risques et périls, par un joueur prêt à tout, qui les défie sur tous les terrains, et met leur vie en péril !
L'auteur joue en virtuose sur tous les tableaux. Il sait avec clarté associer le lecteur à l'enquête, le conduisant des ateliers de peinture aux clubs d'échecs, au cours d'une intrigue menée avec une rigueur de "grand maître". Même le non-initié comprend les enjeux de la partie, et prend plaisir à suivre le déroulement romanesque, à la fois logique, dramatique et surprenant, de cet étrange affrontement....
On peut lire cette enquête au premier degré, ou réfléchir à l'intrigue policière, ou se pencher sur le problème d'échecs, ou réfléchir sur l'oeuvre d'art, ou le fonctionnement de l'esprit humain... A chacun, selon son plaisir.

Rotko - Avrillé - 50 ans - 2 août 2003


Subtil et ingénieux, le polar. 8 étoiles

Je ne comprends pas très bien la critique éclair sur "le tableau du maître flamand". On est d'accord pour reconnaître une "énigme passionnante". C'est déjà bien, pour un roman qui se réclame du jeu de construction, et du jeu d'échecs. Qu'il y ait du "remplissage" fait partie du jeu, le magicien fait attendre l'effet de surprise. Les dialogues sont "poussifs" ? sans doute, mais le roman à énigmes repose sur des conventions. Reprocherait-on à un auteur de théâtre les apartés de ses personnages ? les personnages sont "creux et caricaturaux" ? certes, ils servent effectivement l'intrigue, avec souvent peu d'épaisseur. Aussi leur donne-t-on des tics : ils fument la pipe etc ou "croisent les jambes", pour créer un "effet de réel " qui leur manque, leur donner une présence. Le roman policier n'est pas une investigation sur l'humain, on feint d'y croire quand on se prête au jeu. Enfin le morceau choisi sur les "petites poupées". C'est réussi, tant mieux ! mais le talent du romancier n'est pas dans ces vignettes. Que dira-t-on des "petits papiers" de Gainsbourg ? très belle chanson, texte poétique, j'en suis d'accord. Pas du travail de romancier.
Au final, les remarques faites sont justes, mais on pourrait les faire sur tout roman policier réussi ou presque. Ici on lit un ingénieux mécanisme qui se déroule sur trois plans : l'écriture avec le suspense et la résolution de l'énigme, le tableau et son histoire, la partie d'échecs "en train de se faire". Je n'en demande pas plus à ce genre parfaitement artificiel, dont j'accepte les règles et les conventions dans ma lecture. Cordialement :-)

Rotko - Avrillé - 50 ans - 1 août 2003


Ah ! que l’idée est belle. Oh ! que je suis déçu. 6 étoiles

L'énigme est passionnante. Les personnages sont là pour servir l’idée mais n’ont aucune profondeur. J'aime et je n’aime pas. J’aime l'intrigue et surtout son aspect échiquéen. Je n’aime pas ces personnages creux et caricaturaux qui pontifient pour justifier les efforts de documentation de l'auteur, notamment la lecture de « The psychology of the chess player » du grand maître Reuben Fine, qui fait le lien entre l’attaque du Roi aux échecs et le surpassement du père.
p.91, 9e ligne : « Puis elle croisa les jambes ». C'est un livre où les personnages passent beaucoup de temps à se croiser les jambes.
On la joue « psy » ? Ils croisent les jambes parce que l’auteur avait admiré, enfant, les jambes croisées de sa mère et qu’il souffre encore aujourd’hui d’un intense sentiment de culpabilité (aurait-il, à cinq ans, désiré sa mère ?) qu'il cherche à noyer dans la fiction.
On la joue « littéraire » ? C’est là que réside la profonde cohérence de cette œuvre construite comme un mécanisme logique où se croisent des verticales et des horizontales, colonnes et rangées dont les points d’intersection sont autant de foyers constrictifs que la violence parfois embrase. Les jambes des personnages, l'une verticale, l’autre horizontale, répètent en quelque sorte à l'infini la structure du roman et témoignent du fait que les personnages sont de pures fictions dont les membres croisés, images d’échiquiers, déterminent à leur intersection un lieu de pression des chairs qui rend la position peu tenable, aussi provisoire que peut l'être une position aux échecs, aussi fragile que la vie, aussi improbable que l’éternité.
On la joue terre-à-terre ? Il m'arrive de penser que les romanciers se foutent un peu de notre gueule et font, comme moi ici, du remplissage. Je le dis pour ce roman-ci qui est pourtant intelligent et construit. Alors, les autres. Il y a comme ça, en matière romanesque, des passages aussi obligés qu’inutiles : où le personnage met-il ses jambes, quelle est la couleur de ses cheveux, etc. Il me vient l’envie de recenser ces futilités et d'en faire une sorte de dictionnaire : les couleurs des yeux des personnages dans la fiction française de Melle de Scudéry à Melle Nothomb. Ou bien : les jeux de jambes dans la conversation romanesque. Peut-être les romanciers modernes, influencés par le cinéma, ont-ils maintenant une imagination qui passe plus par l’image que par les mots, d’où ces jambes croisées un peu intempestives et inutiles, d'autant qu'elles ne révèlent nulle fantasmatique petite culotte.
Les dialogues sont assez poussifs. Les romans veulent nous faire croire à la réalité des discours directs qu'ils nous « recopient » obligeamment. Je rêve d’un roman plein de dialogues mais qui bannirait tout discours direct,. Pourquoi ? Pour ne plus me sentir & là aussi – un peu infantilisé. Le roman est pure fiction. Qu'il s’assume comme tel et n’essaie pas de nous faire le coup du « je t'ai enregistré ça sur le vif ; c'est du pur direct mon coco ».
Les échecs, ce n'est pas uniquement une espèce de concours consistant à prévoir un coup de plus que l’adversaire. Cela, ce n'est que l'aspect tactique du jeu. Il faut également maîtriser l'aspect stratégique qu'est le jeu positionnel. Il faut enfin harmoniser et dépasser les deux approches (un joueur d’échecs marxiste comme Trotski parlerait sans doute de dialectique…). Ici, l’auteur nous propose une partie très tactique, qui se prête bien, naturellement, à la structure d'un roman policier construit autour d’une approche prétendument logique. Cela dit, certaines lignes de jeu pourtant assez prometteuses ne sont pas envisagées mais il faut avouer qu'elles ne serviraient plus le récit… Comme la partie elle-même, ce roman manque de jeu positionnel et il s'embourbe dans des complications byzantines qui conduisent l'auteur à perdre la partie au terme d’une finale tortueuse mais prévisible et, pour tout dire, un rien désolante.
Mais trêve de pinaillages et relevons les jolies choses aussi. Par exemple, un beau passage sur les poupées anciennes : « (.) toutes ces poupées avaient survécu à leurs propriétaires ; témoins muets, immobiles, qui gardaient dans leurs rétines imaginaires l'image des scènes domestiques oubliées, déjà effacées du temps et de la mémoire des vivants. Tableaux fanés ébauchés entre des brumes nostalgiques, moments d’intimité familiale, de chansons enfantines, d’embrassements amoureux. Et aussi de larmes et de chagrins, de songes réduits en cendres, de décadence et de tristesse. » Et un magnifique zeugme : « Feijoo ravala sa salive et son amour-propre ». Cela fonctionne-t-il en espagnol de la même façon ou bien le traducteur s'est-il lâché un peu ?

Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 31 juillet 2003


Qui a tué le chevalier 8 étoiles

J'ai lu ce livre il y a bien une dizaine d'années. Je ne me souviens plus des détails mais je me souviens avoir été passionnée par cette intrigue où passé et présent se mêlent. Je n'y connais absolument rien aux échecs mais cela ne m'a pas empêchée de dévorer ce "Tableau du maître flamand".

Maya - Eghezée - 49 ans - 20 mai 2003


Mélange des genres. 8 étoiles

Chouette roman en effet que je viens de lire il y a quelques semaines mais que je n'ai pas eu le temps ni le courage de critiquer... merci donc Féline de le faire pour moi!!! J'y ai pris beaucoup de plaisir même si les échecs, qui ont ici un rôle important, sont du chinois pour moi !le suspense est présent,même si j'avais deviné l'issue à une bonne cinquantaine de pages de la fin, et puis le mélange des genres (historique et polar) est original. Un bon divertissement.

Patman - Paris - 62 ans - 15 mai 2003