Dialogues de bêtes
de Colette

critiqué par Pucksimberg, le 18 septembre 2013
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Les hommes vus par les animaux
Ces dialogues de bêtes ont quelque chose d’enfantin et en même temps quelque chose de sensible qui plaira à tout adulte amoureux des animaux, comme Colette l’était. Toby-le-chien et Kiki-la-doucette sont les deux personnages principaux, animaux principaux, de ces dialogues qui usent de tous les codes du théâtre. Toby est un bull bringé noir dévoué à sa maîtresse, qu’il vénère comme une divinité. Il ne pense qu’à lui faire plaisir et se montre fort inquiet lorsqu’elle est absente. Il est même prêt à avaler de l’huile de ricin pour elle. Il est surnommé avec humour le « saucisson larmoyeur». Kiki, c’est le chat, plus fier et plus intelligent que le chien. Ces deux animaux ont des « Deux-Pattes », les humains : Lui et Elle. C'est la rencontre entre ces deux mondes qui est passionnant : le monde animal qui observe le monde des humains. Les animaux tentent de décrypter les liens sociaux et amoureux, essaient de comprendre le fonctionnement de certains outils ou de certains moyens de transport.

Ces dialogues sont plaisants à lire par leur dynamisme, par la naïveté des animaux parfois et par cette manière subtile d'entrer dans l'intimité des humains. Les deux animaux principaux étaient réellement des animaux de Colette. L'on sent clairement son attachement à ses bêtes et l'on s'attache à notre tour à ces animaux. Une certaine tendresse transparaît parfois dans les dialogues, qui soulignent l'attention que l'auteure porte à ce chien et à ce chat.

Des dialogues profondément humains, sensibles, amusants et poétiques.
Inversion des points de vue 10 étoiles

Dans cette douzaine de nouvelles, Colette regarde le monde des humains du point de vue d'animaux domestiques.
Les dix premières nouvelles ont pour héros un chien (Toby-le-chien) et un chat (Kiki-la-doucette) qui commentent ensemble un certain nombre de situations de la vie quotidienne qu’ils vivent avec leurs maîtres (un couple qui séjourne tantôt à Paris, tantôt à la campagne).

Les situations, leurs interprétations par les 2 animaux ainsi que la relation entre ce chat et ce chien sont extraordinairement bien vues et narrées avec une grande beauté de style par Colette dont on comprend qu'elle aimait ses animaux et les connaissait bien.

L'ensemble est poétique, souvent drôle et parfois cruel, mais toujours empreint de liberté, comme souvent avec Colette.

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 29 mars 2015