S'il n'avait pas neigé
de Sharon J. Bolton

critiqué par CC.RIDER, le 15 septembre 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un polar bien dans le ton de notre époque
A Larkhill Park, le lieutenant de police Lacey Flint est le témoin fortuit du meurtre d'un homme immolé par le feu. La victime, Aamir Choudhury est un musulman britannique d'origine pakistanaise, interne dans un hôpital londonien. Les enquêteurs optent immédiatement pour une hypothèse de crime à caractère racial avant de rapidement faire chou blanc. Les terribles extrémistes blancs arrêtés ne sont que de petits voyous de quartier sans envergure. Il va falloir chercher ailleurs. Bien malgré elle, Lacey Flint se retrouve donc avec une sale affaire sur les bras et, par la même occasion, face à une mystérieuse femme en tchador...
Ce roman policier bien dans le ton de notre époque bigarrée nous est présenté sous la forme d'une novella d'une petite centaine de pages, format assez peu courant chez nous mais très répandu chez nos amis anglo-saxons. Cette longueur a l'avantage d'aller à l'essentiel sans s'embarrasser de longues descriptions de décors ou de paysages et sans grandes considérations psychologiques ou philosophiques. Cela offre l'avantage d'une lecture rapide ce qui n'est pas négligeable avec ce genre de littérature de simple divertissement. Avec le revers de la médaille évident d'une certaine forme de simplisme combiné à pas mal de bien pensance dans ce cas particulier. Le lecteur se retrouve plus face à un scenario voire à un synopsis ou à une bande dessinée sans images qu'à un véritable roman bien charpenté et bien construit. Disons qu'il s'agit plutôt d'une longue nouvelle qui pourrait donner lieu à l'adaptation d'un épisode d'une série télé récurrente et rien de plus. L'héroïne principale est sympathique et intéressante. Le milieu « paki » est assez bien rendu. L'intrigue n'est pas inintéressante dans la mesure où elle aborde le problème de l'intégration, du choc des cultures, de la tolérance et de l'acceptation de l'autre quelles que soient ses orientations sexuelles. L'écriture est agréable et aisée à lire. Ce texte semble être le « teaser » d'une longue série d'aventures de cette jeune policière.
Trop court !!! 7 étoiles

Un homme est brûlé vif par 7 individus masqués presque sous les yeux du lieutenant de police Lacey Flint. La victime est un jeune infirmier londonien d'origine pakistanaise et de confession musulmane. Des petites frappes "blanches" ayant déjà cherché querelle à la victime auparavant, l'hypothèse du crime à caractère racial est très vite épousée par la police. Lacey, elle, souhaite rencontrer la famille de la victime. Et surtout découvrir qui est cette mystérieuse femme qui, complètement recouverte de son tchador noir, visite le parc où s'est déroulé le crime pendant les horaires de fermeture.



Sharon Bolton donne la voix au lieutenant Lacey Flint pour nous raconter cette enquête un brin plus complexe que ce que l'on peut croire au premier abord. Comme toujours avec cette auteure, on trouve dans ce récit de l'humour et du mystère, l'ambiance des milieux pakistanais est bien rendue, et les personnages soignés.

Personnellement, je trouve le format "novella" un peu frustrant car trop court ; si l'enquête va droit au but, elle reste plutôt légère et n'évite pas quelques poncifs sur les milieux islamiques. Ceci dit, "S'il n'avait pas neigé" me donne envie de découvrir les autres romans mettant en scène Lacey Flint, personnage attachant et assez charismatique, comme par exemple "Ecrit en lettres de sang" ou le dernier livre publié par Sharon Bolton, "Sous emprises".



S'il n'avait pas neigé, peut-être n'aurais-je jamais vu la femme en noir. Elle aurait pu rester noyée dans la nuit d'un décembre londonien, tel un mystère attendant son heure.

Toute incapacité de la part de la police à rendre justice à une minorité en deuil a toujours fait le lit de la colère collective, des troubles civils et des émeutes.

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 11 mai 2015