La fuite de Monsieur Monde
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 13 septembre 2013
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Plus de fantômes, plus d'ombre
Norbert Monde est à la tête d’une entreprise d’exportation, il a femme et enfants qui ne sont pas devenus ce qu’il attendait d’eux. Un jour, il quitte tout avec une bonne liasse billets de banque en poche et se réfugie à Marseille. Il finira par faire le vide de sa vie et même à y retrouver Thérèse, sa première femme qui est mal en point. « Cet homme qui n’avait plus de fantômes, plus d’ombre, et qui vous regardait dans les yeux avec une froide sérénité. »

Se lit facilement. Une fois de plus, vous serez aspiré par ce gigantesque décor théâtral que représente la vie de tous les jours et qui est magistralement mis en scène dans tous les romans de Simenon ; sans exception.


Extraits :

- Il y avait sur la cheminée, derrière le commissaire, une pendule en marbre noir arrêtée depuis toujours sur minuit cinq. Pourquoi pensait-on à minuit cinq et non à midi cinq ? Toujours est-il qu’on pensait invariablement à minuit cinq en la regardant.

- Le jour de sa première communion, après qu’il eut regagné sa place avec précaution, les paupières baissées, il était resté longtemps immobile, le visage dans ses deux mains, à attendre la transformation qu’on lui avait promise.

- Il avait été un homme parmi les hommes et il s’était agité comme eux, poussant dans la cohue, tantôt mollement, tantôt avec acharnement, sans savoir où il allait.