Ce livre n’est pas un roman, mais le récit de la maladie de son auteur qui l’a plongé dans un coma pendant un mois. Un mal mystérieux s’est attaqué à lui, a pris possession de son corps et l’a terrassé pendant de longs jours. La majeure partie du livre relate les délires, les cauchemars faits pendant le coma. Ils sont hantés par la mort, les démons et le sexe débridé. En fait, la peur et la douleur ont pris le contrôle du cerveau de Boris Razon et ont fait surgir « la bête » comme il la nomme, le pire de ses angoisses et de lui-même…. jusqu’à ce qu’il refasse lentement surface et ait l’impression d’avoir mué, d’être devenu un autre.
L’auteur s’adresse au lecteur en l’appelant son ami.
J’étais intéressée par la maladie de l’auteur, mais ses délires ne représentent rien pour moi, n’ont aucune consistance ni cohérence. Ce livre ne m’a donc pas intéressée, si ce n’est pour démontrer qu’il y a de la vie pendant le coma, et j’ai failli l’arrêter.

Pascale Ew. - - 57 ans - 28 mars 2014

C'est un roman, un récit formidable, d'une grande authenticité je trouve, aux confins de la folie provoquée par une privation sensorimotrice qu'il nous est presque impossible de nous représenter, tant notre corps est toujours présent à notre pensée, les sensations sans cesse interprétées au même niveau que les représentations.
Comment ne pas se perdre alors? Boris se sent mourir et résister plusieurs fois, jusqu'au sacrifice ultime... Il veut vivre mais à quel prix? c'est fort, redoutable et amer.
Vous trouvez que l'on parle trop de souffrances, d'angoisses de mort et de sexe, mais de quoi d'autre pourrait être fait le réel de notre existence? Ah si, l'amour aussi...

Sorenja - - 51 ans - 23 mars 2014

"Palladium", de Boris RAZON : l'auteur nous dévoile ici sa propre histoire lorsqu'un jour, sans avertissement aucun, il sombre dans un profond coma, paralysé, sans moyen de communication, mais pourtant conscient. Amené d'urgence à l’hôpital, il subit les examens médicaux, l'indélicatesse des aide-soignants, les vagues de douleur, la honte, la gêne et la peur. Enfermé dans son propre corps, sa vision de la réalité altérée par la maladie, il nous dévoile ce qu'il ressent, réalité dénaturée par l'agression de la maladie.

Pour un premier ouvrage, l'auteur ne déçoit pas du tout ! Le langage et le style sont simples, on est très vite plongé dans une histoire qui, de fait, est très facile à suivre. Les épisodes s'enchaînent sans queue ni tête, mais c'est justement l'idée : nous faire voyager dans la tête de ce patient comateux, au milieu des affres de la souffrance et de la folie. Les passages "extraits médicaux" sont d'excellentes rattaches à la réalité au milieu de ce bordel psychosomatique. Les seuls points noirs (pour moi évidement !) : peut-être un chouia trop long, on a compris la dynamique du livre et la multiplication des épisodes peut donner un effet de lenteur ou de "c'est bon, j'ai compris, raconte autre chose". Et aussi les allusions répétées au sexe, qui sont trop - mais trop ! - nombreuses à mon goût (vous verrez quand vous lirez :-p). Pour le voyage qu'il propose à l'intérieur de sa tête, Boris RAZON dérange, déconcerte, provoque et questionne, bref, il suscite l'intérêt.

Bonne lecture !

Stitch - - 36 ans - 4 décembre 2013