Quand la liberté a le parfum du jasmin
de Marie Bénilde, Alaa El Aswany, Benjamin Stora

critiqué par Tistou, le 8 septembre 2013
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Essai à 3 voix
« Il n’y a pas si longtemps, on pensait que l’évolution technique permettrait d’alléger le travail et de libérer du temps libre. C’est bien le cas et, paradoxalement, aujourd’hui, nous avons le sentiment de manquer de temps tout en étant équipés d’appareils qui nous en font gagner. Les nouvelles technologies exigent en réalité du temps supplémentaire. Elles accroissent aussi le rythme de la vie. »

Le décor est planté pour ces échanges qui eurent lieu au Festival du Livre de Mouans-Sartoux en Octobre 2011.
Trois chapitres après l’avant-propos de Marie-Louise Gourdon (Où allons-nous si vite ?) :
- Révolutions arabes : une accélération de l’Histoire, de Benjamin Stora
- Sur la place Tahrir, d’Alaa El Aswany
- Internet sème la parole démocratique, de Marie Bénilde
Une approche différente de la problématique Révolutions arabes/Internet. Celle de l’Historien spécialiste des mondes arabes, Benjamin Stora. Celle de l’écrivain égyptien, Alaa El Aswani, et celle de Marie Bénilde, journaliste, notamment au Monde Diplomatique.
Des approches différentes qui génèrent des points de vue différents mais qui, globalement, apportent peut-être encore davantage de questions qu’on pouvait l’imaginer !
Benjamin Stora pense que ces révolutions auront inévitablement une répercussion sur le conflit israélo-palestinien :

« Il est difficile de laisser Israël, dans la situation actuelle, continuer une politique de colonisation, et refuser l’existence d’un Etat-nation palestinien. Cela va nécessairement évoluer pour parvenir à la paix dans le long conflit israélo-palestinien. »

Alaa El Aswany est encore plus interrogateur. C’est d’ailleurs peut-être la question de fond. Ses dernières lignes :

« En fin de compte la question essentielle reste posée : pourquoi l’Egypte s’est-elle soulevée de cette manière inattendue ? Quels étaient le problème et les contradictions de la société égyptienne qui ont rendu cette révolution inéluctable ? »

Marie Bénilde se montre dans l’interrogation quant au rôle de l’internet et à son importance dans ce qui s’est déroulé. Elle pense, quant à elle, que :

« C’est surtout leur combinaison (les réseaux sociaux) avec les télévisions satellitaires et la plus influente d’entre elles, Al Jazira, qui a permis aux « nouveaux médias » un maximum de diffusion. »