Sans dommage apparent
de Ruth Rendell

critiqué par Darius, le 24 avril 2003
(Bruxelles - - ans)


La note: étoiles
La championne des suggestions troubles
Vous l’aurez compris, c'est un polar parmi d’autres que j'avais glissé dans mes valises avant de partir en vacances.
Ruth Rendell, à l'instar de Henning Mankell, son alter ego suédois a l’art d’émailler ses récits policiers de considérations sociologiques sur son temps. L'histoire ou plutôt les histoires se déroulent dans la même région d'Angleterre, avec ses beaux quartiers que le malheur n'épargne pas et ses cités défavorisées où vivotent chômeurs, ivrognes et petits délinquants.
Lorsqu'un pédophile ayant purgé sa peine est libéré et revient vivre dans son quartier, c’est le tollé général ! Les esprits s'émoussent et les commandos venus pour l'expulser ne désarment pas, d’autant plus qu'une petite fille de 3 ans vient de disparaître !.
Typique d’une société anglosaxonne où le voisinage a le droit de savoir où se terrent les pédophiles. A côté de cela, des jeunes filles disparaissent en attendant l'autobus et reviennent aussi miraculeusement au même endroit sans autre explication que celle d’être montées dans la voiture d'une femme entre deux âges et d'avoir été séquestrées pendant quelques jours pour faire le ménage.. Et pour couronner le tout, une violence conjugale omniprésente dénoncée par l’assistante sociale du refuge « The Hide » qui n’est autre que la fille du commissaire Wexford qui enquête sur tout ce petit monde. Plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres dans lesquelles l'auteur traite des problèmes de la société anglaise contemporaine, à savoir la protection de l'enfance, la violence conjugale et les mouvements antipédophiles. A mon avis, il y a 100 pages de trop dans ce polar qui en comporte 400. L’enquête pour découvrir l'assassin du mari violent traîne en longueur et s’égare dans des pistes et des considérations sociologiques vaines qui gâchent un suspense dont tous les ingrédients bien présents dès le départ avait pourtant bien démarré.