La servante du Seigneur
de Jean-Louis Fournier

critiqué par Sarazohra, le 25 août 2013
( - 35 ans)


La note:  étoiles
La servante du seigneur
Présentation de l'éditeur
Ma fille était belle, ma fille était intelligente, ma fille était drôle…
Mais elle a rencontré Monseigneur. Il a des bottines qui brillent et des oreilles pointues comme Belzébuth. Il lui a fait rencontrer Jésus. Depuis, ma fille n’est plus la même.
Elle veut être sainte.
Rose comme un bonbon, bleue comme le ciel.


Livre aussi touchant que les précédents, où l'auteur nous livre une période, un moment, un aspect de sa vie.
Sa fille est devenue religieuse et s'est éloignée de lui pour se rapprocher de Dieu...

Très facile, très rapide à lire mais très prenant
Peut-être pas le meilleur 6 étoiles

Jean-Louis Fournier continue de nous faire découvrir sa famille, après ses fils handicapés "Où on va, papa ?" et son épouse disparue "Veuve" et avant sa "Mère du nord".

Cet ouvrage est plus critique que les autres, car l'auteur est partagé entre l'amour qu'il éprouve pour sa fille, dont il est fou, et la distance qu'elle lui impose du fait de son engagement spirituel (plus que religieux, car son mentor nous fait plus l'effet d'un gourou que d'un prêtre).

Il laisse à la fin du livre la possibilité à la fille de commenter ce qu'il a écrit sur elle.

Comme toujours avec JL Fournier, c'est touchant et bien écrit, mais celui-ci m'a moins touché que les autres.

Fabrice - - 38 ans - 27 décembre 2015


"Ma Miss Monde" 6 étoiles

Jean-Louis Fournier a un talent indéniable pour raconter les grands drames de sa vie.
De la naissance à la mort de ses deux fils handicapés dans "Où on va papa?" à la perte de son épouse dans "Veuf", il écrit avec pudeur et émotion des mots bouleversants avec un sens incroyable de la formule, de l'humour dans les drames.

Dans ce dernier livre, c'est pour raconter le départ de sa fille qu'il utilise ses talents. Sa "Miss Monde" est partie depuis 10 ans pour devenir "servante du Seigneur".
"Il était beau à se damner. Pas de doute, c'était Jésus. Elle a déclaré après que plus jamais elle ne serait la même. Ça, je ne l'ai pas inventé. Elle ne mentait pas. Elle n'est plus la même. Hélas."
Alors, il livre son chagrin, mais aussi ses doutes (tu semblais heureuse, mais l'étais-tu vraiment?), sa rancoeur devant sa fille unique, graphiste douée qui a arrêté de travailler, qui ne lui écrit que pour demander de l'argent ou pour lui offrir une messe, qui a perdu son sens de l'humour.
"Elle est dans les ordres ou elle est aux ordres?"

Alors pourquoi ce très court récit ne m'a pas procuré autant de plaisir et d'émotion que certains des titres précédents? Peut-être est-ce dû au récit très décousu; une sorte de pêle-mêle affectif, entre souvenirs d'enfance, chez la grand-mère, mots d'enfants, réussite au bac, et la gamme de tous les sentiments qu'il éprouve, une impression de rester au bord de cette (absence de ) relation...
Les deux dernières pages en disent presque plus long que les 150 petites pages précédentes; en laissant le mot de la fin à sa fille exerçant une sorte de droit de réponse, J-L Fournier fait une fois encore preuve de son immense amour pour sa fille.

Marvic - Normandie - 65 ans - 24 novembre 2013


Quand la croyance sépare... 10 étoiles

Lu en 1 heure , ce roman prend aux tripes tant sous les jeux de mots et les traits d'esprit si caractéristiques de l'auteur on sent une détresse profonde.
Fournier a des rapports difficiles avec la religion, sa bibliographie parle pour lui, (Le CV de Dieu , J'irai pas en enfer) et comble de malheur sa fille chérie tourne bigote en même temps que le dos à son père.

Certains lecteurs trouveront ce texte impudique (ceux qui n'ont pas apprécié "Où on va Papa ") , je trouve simplement qu'il s'agit d'une superbe lettre d'amour envoyée à sa fille de la part d'un père qui aimerait la retrouver avant d'y passer.

Ndeprez - - 48 ans - 5 novembre 2013


Quand l'amour fait souffrir 10 étoiles

Marie, la fille de Jean-Louis Fournier, a quitté son emploi de graphiste et est partie en province pour chercher Dieu. Elle semble être tombée sous l'emprise d'un ex-séminariste, ex-chargé de cours et auteur d'une thèse jamais achevée. Elle était belle, elle était intelligente, elle était drôle et voilà qu'elle est devenue terne, bornée, cassante et sans humour. Elle accuse même son père d'être une sorte de cabot radin et égoïste quand celui-ci refuse de « subventionner » sa recherche de sainteté... Le pauvre ne comprend pas ce qui lui arrive. Que s'est-il passé dans la vie de sa fille pour qu'elle adopte ce genre de vie, qu'elle l'abandonne alors qu'il a déjà perdu sa femme et ses deux fils handicapés et qu'il croyait que sa fille l'aimait et le comprenait ?
Ce très émouvant ouvrage se présente sous la forme d'une sorte de long dialogue-monologue dans lequel l'auteur alterne les personnes (seconde et troisième du singulier) selon qu'il s'adresse à la Marie d'avant ou à celle de maintenant, ce qui donne un effet de style très efficace tout comme les vrais-faux extraits de correspondance qui sont autant de dialogues de sourds. Inutile de revenir sur le style minimaliste, cette extraordinaire faculté, cette grâce qui permet à Fournier de dire ou suggérer tant de choses avec si peu de mots. Tout est analysé ou évoqué avec finesse, intelligence et talent. Il faut être parent soi-même et avoir vécu l'expérience déstabilisante d'une telle métamorphose (entrée dans une secte, déchéance dans l'alcool, la drogue, le jeu et autres addictions...) pour comprendre à quel point le ton de Fournier est juste et efficace et entrer en empathie avec sa souffrance. A noter toutes sortes de jolis aphorismes sur la religion, l'humour, l'amour paternel ou filial. Encore un très beau texte, bien entendu pas dans la veine du Fournier humoriste, mais plutôt dans celle du poète, du philosophe et de l'humaniste. Mélancolique, intimiste et magnifique. L'amour peut aussi faire souffrir.

CC.RIDER - - 65 ans - 18 octobre 2013


Cri d'Amour 2 étoiles

Le cri d'amour d'un père qui ne voit plus sa fille chérie car ils ne semblent plus sur la même ligne de pensée.
Touchant, mais est-il bien nécessaire de mettre sur le devant de la scène des problèmes si personnels ?

Catherine de france - - 60 ans - 10 septembre 2013