La Route de Parramatta
de Louise Simard

critiqué par Libris québécis, le 24 août 2013
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Canadiens déportés en Australie
Après la Rébellion de 1837 en vue de l'obtention de la souveraineté du Canada, les colonisateurs britanniques ont fait pendre les Canadiens qui y ont pris part. Ce mode de répression risquant d'affaiblir le régime en place, les autorités ont plutôt décidé d'expatrier les ennemis belliqueux. C'est ainsi qu'en 1839, une cinquantaine de patriotes sont embarqués sur Le Buffalo, un trois-mâts en direction de l'Australie.

Ils se retrouvent tous prisonniers dans un camp situé sur la route de Parramatta. Tous croient qu'ils obtiendront rapidement leur libération grâce à l'intervention de l'évêque catholique irlandais de l'endroit. Mais il n'en est rien. Ils recouvrent leur liberté qu'après l'abolition de la déportation par la Couronne britannique. Lors de leur incarcération, les Canadiens se sont livrés à des travaux qui les ont amenés à s'initier aux us et coutumes de leur pays d'exil. Certains ont rencontré des femmes près desquelles ils ont trouvé un peu de consolation. Le jeune Désiré Bourbonnais s'est même attaché sérieusement à Kalina, une fille appartenant à une tribu aborigène. Quelques-uns ont noué des liens tellement forts qu'ils se sont définitivement établis dans cette île située aux antipodes du Canada.

Grosso modo, l'auteure retrace la vie des patriotes exilés en Australie. Du fait même, elle nous fait découvrir le quotidien d'un continent, tel qu'il se présentait au 19e siècle. La Route de Parramatta est une œuvre bien documentée, qui souffre cependant de la minceur du profil psychologique des personnages et d'une écriture impersonnelle. Il reste que cet ouvrage de vulgarisation rend notre Histoire des plus vivante, comme Pélagie-la-Charette d'Antonine Maillet (Prix Goncourt) qui a traité de la déportation des Acadiens.