Abzalon
de Pierre Bordage

critiqué par CptNemo, le 17 avril 2003
(Paris - 50 ans)


La note:  étoiles
Une agréable récréation
Comme il n’y avait aucune critique de cet auteur de SF assez prolixe, j'ai décidé de me lancer et j'ai opté pour Abzalon.
L’histoire commence sur Ester la seule planète colonisée par l'espèce humaine dans un futur assez lointain. Comme souvent dans les bouquins de SF, la terre a été détruite, l’humanité est en décadence (violence, corruption, pollution.) et la planète sur laquelle elle vit proche de la destruction.
Décision est alors prise d'envoyer un vaisseau coloniser une planète habitable. Le choix se porte sur une planète se trouvant à un siècle de voyage. L'équipage de l'Esterion (nom du vaisseau devant servir au voyage) chargé de cette mission est formé de 10 000 personnes 5 000 deks, anciens prisonniers du plus terrible des bagnes, et 5 000 Kroptes, les derniers survivants d'un peuple pacifique et religieux. Personne n'est volontaire et ces deux populations ne sont pas censées pouvoir communiquer à bord du vaisseau. Bien entendu rien ne va se passer comme prévu. Sur cette base, le roman raconte ensuite parallèlement les péripéties du voyage et les évènements qui se déroulent sur Ester. Rebondissements, complots, trahisons, histoires d'amour, tous les trucs habituels sont utilisés par Bordage pour rendre cette aventure humaine palpitante et il réussit plutôt bien. On lit avec plaisir ce roman assez épais. Avec plaisir mais aussi très vite et sans effort car si Bordage est doué pour tenir son histoire, au niveau du style on est plus au stade du sujet-verbe-complément. C'est d'ailleurs la caractéristique de Pierre Bordage : des bonnes histoires de SF, haletantes et agréables à lire dans un style plutôt accessible.
Vous l'avez compris un livre qui offre un bon moment de détente et auquel il ne faut pas demander plus. Du même auteur avec une histoire que j'ai trouvé supérieure vous pouvez lire Wang.
Une arche très humaine. 8 étoiles

Premier volume d'un diptyque (l'excellent "Orchéron" lui fera suite), "Abzalon" est un excellent représentant de ce sous-genre de la science-fiction, la thématique de l'arche stellaire. Des êtres humains, pour une raison ou une autre (ici la Terre est vouée à disparaître suite à une situation climatique critique), se retrouvent à cohabiter dans un immense vaisseau spatial naviguant à travers les étoiles, cette nouvelle population devenant une version miniature de l'humanité, prétexte à aborder nombre de thématiques philosophiques et sociales. Bordage se plie à l'exercice et le fait de très belle manière. Les personnages sont réussis, l'intrigue prenante, l'écriture très efficace. Pas grand chose à redire, si ce n'est que la suite, "Orchéron", développera encore plus les mêmes thématiques, toujours d'aussi belle manière. Très conseillé.

Sotelo - Sèvres - 41 ans - 5 janvier 2024


ça commence bien et puis ... 3 étoiles

Après avoir lu Wang et Les fables de l'Humpur du même auteur, j'ai entamé ce roman avec enthousiasme.

Ca commence plutôt pas (trop) mal et on a hâte de connaître la suite lorsque le fameux vaisseau "Estérion" décolle pour son périple de 120 ans... et là tout se gâte.

A partir de ce moment on comprend qu'il ne va plus rien se passer de surprenant sinon que des choses bien trop improbables, les clichés se bousculent, le récit s'essouffle.

Ce premier volume de la série ne m'a malheureusement donné aucune envie de lire la suite... Dommage

Sseb - - 44 ans - 4 avril 2009


styliste de surcroît 8 étoiles

De très bonnes idées comme chaque fois avec Bordage, qui font sourire par leur malice (l'origine étymologique de la planète Ester...), une intrigue captivante et un style (c'est la raison de mon ajout par rapport aux précédents critiques) élaboré, riche et souvent hugolien (et c'est un compliment).

Jeparo - Bruxelles - 59 ans - 11 décembre 2006


2 niveaux de lecture 7 étoiles

Derrière la passionnante épopée spatiale, l'auteur aborde plusieurs thèmes qui peuvent (doivent) donner à réfléchir :

* La coexistence puis le conflit entre les technologiques/capitalistes qui brûlent les ressources de la planète et les kroptes qui respectent la nature en vivant de façon rétrograde, aussi bien socialement que technologiquement.
* Les interactions entre Abzalon, le tueur associal et Ellula, la jeune visionnaire.
* L'évolution des passagers du vaisseau spatial, deux communautés antagonistes amenées à coexister pendant plus d'un siècle dans un espace clos.

Le livre est très agréable à lire, le style est clair. Je recommande aux amateurs de SF!

En plus, la couv de Caza est excellente !

Grimm - Aspach le Haut - 55 ans - 30 janvier 2005