Toboggan
de Fabrice Pliskin

critiqué par CC.RIDER, le 13 août 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Sexualité festive
Dans le Paris des années 2000, Youri Bétrémieux, présentateur d'une émission féminine plutôt en perte de vitesse, mène une vie de père divorcé désabusé. Il a une petite fille prénommée Yasmine qu'il ne peut voir qu'un week-end sur deux, ce qu'il subit comme une injustice d'autant plus que son ex fait tout pour lui faire perdre contact avec elle. Il est membre de SOS Papa. Il se console dans les bras de diverses attachées de presse ou d'invitées de son émission quand ce n'est pas dans ceux de Nganga, son amie camerounaise. Un jour, il rencontre dans un square un certain Limbert, un type complexé par la petitesse de son sexe, qui exerce l'honorable profession de collecteur de lait de femme pour le lactarium de la ville. La petite vie confortable du bobo Youri va en être fortement bouleversée.
Ce long roman de Fabrice Pliskin aborde d'une façon assez originale les thèmes de la sexualité festive, de la virilité et de la paternité à une époque de triomphe du féminisme où l'homme, le vrai, le macho est devenu si rare qu'on se demande si ce n'est pas déjà une sorte d'animal en voie de disparition. Le style de Pliskin est agréable, fluide et facile à lire. Il a quelque chose de journalistique et même de très commercial dans la mesure où, sans doute sous l'influence d'auteurs américains tels Brett Easton Ellis, il cite systématiquement toutes les marques de poussettes ou autres. Ce qui n'apporte pas grand chose sinon un certain agacement quand ça tourne au systématique. L'intrigue, malheureusement inexistante, bascule lentement dans une sorte de fantastique qui ne tient ni la route ni ses promesses, vu la fin bâclée et fort décevante. Pour ne rien arranger, le personnage principal n'est pas spécialement attachant. C'est une sorte d'obsédé doté de capacités sexuelles hors du commun qui ne pense qu'à coucher avec le plus grand nombre de femmes possible. Et c'est là que le bât blesse, quand l'érotisme vire au vulgaire et crasseux porno. Quelques scènes de tournage de film X particulièrement chaudes finissent par ranger cette oeuvrette parmi les productions sans envergure ni intérêt de ses consoeurs romancières exhibitionnistes comme C. Millet ou V. Despentes. Quelle originalité !